Custo diariste

Chez nous ❤

Se retrouver tous les trois fut un vrai bonheur. Bien que les soignants en pédiatrie furent agréables j’étais heureuse de retrouver la sérénité de mon foyer, de ne plus entendre les pleures incessants et déchirant de douleur des bébés d’a coté, ou encore les négociations désespérées des petits bouts qui s’apprêtaient à recevoir leurs soins quotidiens. Haa le personnel la bas est bien méritant d’osciller entre les pleures et les rires des enfants, les joies et le désespoir des parents… de vivre à la bonne distance ce qui vous percute si fort au coeur…

J’ai eu le temps pendant cette hospitalisation d’observer ma fille, de l 'admirer pendant des heures sans me lasser. Et pourtant une part de moi se dit encore avec étonnement "mon Dieu c’est ben ma fille!". Dans les moments les plus pénibles je me questionnais" est ce ca être parent ? Ne plus avoir de répis et de quiétude, toujours avoir peur pour sa chaire ? Voir notre extrémité la plus fragile en notre progéniture ? Soublier et vivre une servitude sans fin à son profit ?

Cette dernière question est survenue lors des jours suivant. Comme depuis sa naissance elle ne cessait de pleurer que dans nos bras, ne s’endormait que sur nous… Lors ce qu’on la posait elle pleurait et si on la laissait faire en restant près d’elle pour la rassurer elle tenait des heures et finissait par hurler de rage à se faire surchauffer ! Plus les jours passaient et plus sa empirait. Nous cherchions à comprendre car elle buvait bien et passait même ses journées au sein...elle était calme en écharpe toute les balades et lors des siestes sur nous, elle passait de bonnes nuits ou elle se rendormait dans son lit...Je me dis alors que c’était peut être du a son hospitalisation ? Qu’elle devait être insécurisée, peut être même que les 4 tentatives de ponctions lombaires où l’heure d’exclusion lors de l’accouchement lui avait meurtrie une partie du corps?...
On est donc allé voir un osthéo (bien que je sois septique sur les biens fondés de la pratique) mais tout était "en place".

L’entourage proche s’inquiétait de notre dévouement car on se relayait et pendant qu’un de nous s’occupait d’elle, l’autre répondait à des obligations ménagères ou d’hygiène ! Il était évident qu’avec les antécédents de fatigue depuis la naissance et se rythme imposé par notre petite tyran, nous allions nous épuiser. Nous vivions l’un à côté de l’autre malgré notre grande solidarité et notre attention mutuelle mais nous étions parfois victime d’énervement, d’impatience et malgré son extrême bienveillance et tout son amour MPL me manquait terriblement tout en étant constamment à mes petits soins et à mes côtés.

Ma mère me conseilla de passer à l’allaitement artificiel pour nous soulager "Au moins elle dormira pour 4 heures et vous serez libéré". Mais je tenais à cette proximité avec ma fille, c’est tellement magique ! Et puis je me suis libérée de toutes obligations justement pour m’occuper d’elle au mieux.
C’est donc vers la SF que nous nous sommes tourné. Quand elle prit un moment pour l’observer téter et réalisa qu’elle prenait pas assez longtemps et pas efficacement. La pesée le confirma tristement avec une perte de poids ! Pourtant rien ne le laissait voir : elle urinait bien, n’avait pas de signe de déshydratation, avait des selles normales...j’avais de plus eu une montée de lait avec un congestionnement initial normal...
Seul mon manque d’expérience pouvait m’empêcher de voir l’absence de générosité et d’abondance du lait en voyant ma petite prendre le sein avec gouleyance, voir le lait déborder de sa bouche quand elle abandonnait le sein, avoir des changes débordants occasionnellement, des coussinets bien plein parfois…

C’est tout inquiet et pourtant mieux armés qu’on rentra à la maison avec un défit de plus de trois jours : stimuler la lactation par des petits moyens et des tirages de lait tout en continuant à la nourrir au mieux pour qu’elle reprenne du poids. Sans quoi nous avions décidé d’arrêter de nous acharner pour favoriser l’allaitement naturel. Cette option était dure à envisager pour moi qui l’aurait vécu comme un échec de plus dans ce que nous avions projeter de vivre avec elle, et qui encore une fois ne se serait pas réalisé. Cette spirale infernale m’exaspérait ! et je ne voulais pas non plus aller dans le sens de ma mère qui avec tact m’avait quand même décue en ne comprenant pas ma volonté de favoriser cette alimentation.

Les deux premières jours furent exclusifs, voire aliénants! ! J’étais au bout du bout et le stéréotype du bébé standard qui mange, dors et se réveille toutes les 4 heures me paraissait un rêve inaccessible pour nous. A ce stade nous n’avions même pas pu prévenir tous nos amis de la naissance tant nous avions été accaparés à tous moments…

Je commençais à me demander à quel moment cette succession de galères allait s’arrêter, quand Bibi refusa les compléments alimentaires avec le biberon et s’acharna à demander le sein ! Là je me suis sentie au fond du trou ! Epuisée par deux semaines et demie de difficultés incessantes depuis la naissance. Qu’allions nous faire si elle continuait à perdre du poids et qu’elle refusait le biberon ? Comment l’alimenter? ! J’entais déjà le médecin nous prévenir des gavages nasogastriques et ca me tarifiait ! Lors de ses petites phases de sommeil je lui parlais de mon inquiétude en espérant que ca touche son inconscient plus facilement.

Heureusement le soir même elle prit le biberon spontanément et trouva enfin un peu de calme en étant repue. Nos difficultés ne se sont pas pour autant arrêtées là puisse qu’elle continu de peu se reposer et de refuser d’être poser pour cela mais lors du bilan la SF nous annonça une reprise de poids de 200 gr en moins de 4 jours ! Notre acharnement avait payé et nous espérons être maintenant dans une dynamique plus virtueuse qui permettra un sevrage des bras et des siestes en corps à corps ^^ ...