Custo diariste

Le saint des seins!...

Jamais je n’oublierai ce moment où Bibi, fraîchement -ou plutôt-chaudement- sortie de mon ventre a poussé sur ses pieds, a agité sa tête sur mon buste pour trouver instinctivement ce qui allait satisfaire son besoin archaïque de succion et répondre son élan vital. La toute première tétée est pleine de sensations qu’il est difficile de qualifier d’agréables tant on ne peut faire abstraction de la douleur étrange qu’elle suscite. C’est cependant un instant magique, un tout premier amarrage parfaitement orchestré par la nature, entre soi et une une autre partie de soi qu’on retrouve quelques secondes seulement après la toute première séparation; un grand moment de réassurance tant pour l’enfant que pour la mère.

Pour moi il n’y avait pas de doute sur ma volonté d’allaiter. La proximité relationnelle et le lien n’en est que plus fort. C’est d’ailleurs étrange de se dire et de voir que son enfant grandi uniquement grâce à ce qui provient de nous et rien d’autre ! Je comprends tout fois qu’on puisse être rebuté par le côté primaire de cette pratique. "Me traire comme une vache , ca non!" m’a dit une amie adepte du biberon qui voulait surtout ne pas voir sa plastique altérée.

JJ est née en ce début d’hiver, depuis ces 5 premières semaines Bibi qui fréquente la crèche depuis mon retour en formation récent, est tombée malade deux fois une semaine (fièvre, vomissements...la totale!) et MPL deux ou trois fois ! Avec JJ nous avons été épargnées alors que nous baignons incontestablement dans les microbes tant il est difficile de moucher un bébé d’à peine deux ans qui s’étale considérablement dans notre environnement quotidien. J’imagine que l’allaitement participe à protéger JJ de tous ces petits bobos hivernaux qui seraient très contraignants pour elle si elle les attrapait. C’est aussi en partie pour leur offrir cette immunité complète que j’allaite.

Je dois avouer que ce n’est pas choisir la facilité. Pour beaucoup de femme adhérente à cette pratique, elles répondent temporairement à la pression du moment qui prône l’allaitement pour éviter la culpabilité qui y est souvent associé si on y renonce. Surtout qu’il n’est pas rare de tomber sur des professionnels un peu drastique; pour Bibi ma sage femme m’avait très fortement déconseillé d’utiliser le biberon ne serait ce qu’une fois de peur que Bibi ne veille plus du sein ensuite car la succion est plus facile, j’y avais presque cru ! :D De ce fait nous avions donné le lait à la petite cuillère! ! (en attendant que les montées de lait soient plus fortes...).

Pas facile du tout, aussi et surtout, parce qu’en plus de nous inciter a donner le sein la tendance précise "la tetée à la demande" ! Bébé est donc roi et nous devons être à sa disposition à tout moment ! Dans ce cas impossible de travailler ! Je fonctionne ainsi parce que je peux le faire la plupart du temps mais il n’est pas rare de devoir la faire attendre pour m’occuper de sa soeur…

Après quelques semaine de vie le bilan allaitement est mitigé. JJ est moins vite rassasiée, elle prend du temps à têter, ce qui est bon pour créer du lien mais bien contraignant pour mes débuts de nuit qui vont aussi de paire avec un coucher difficile et extrêment long. Une nuit, complètement à bout après 4semaines consécutives à ne dormir que 4heures sur 24 de facon parsemée, je me dit que j’allais lui donner le biberon pour qu’on puisse enfin dormir ! Mais je n’ai pu m’y résoudre car pour moi à ce stade de vie cela s’apparente à de la maltraitance !

Le mot est peut être fort mais il représente mon ressenti. Je ne pense pas qu’en bébé de cet age puisse etre en capacité de s’arreter avant d’atteindre une surdose de lait (il répond avnat tout à un refelxe de succion jumelé à un besoin de réconfort qu’il trouve pas la succion et ensuite pas le gavage. Ne produisons nous pas un terrain favorable à de futures troubles alimentaires en agissant ainsi?!). Bien sur, après cela il est épuisé et son organisme réclame réparation, c’est pourquoi il dort de longues heures qu’il offre en confort à ses parents. Passé quelques mois l’enfant est habitué au comportement de son organismes et à ses sensations et il est en mesure de se réguler et de le faire savoir. Bibi repoussait de la main le complément de lait donné au biberon le soir par exemple à six mois à peine, j’espère donc tenir jusque la!...
Ce discours ne trouve pas d’écho dans la société tant il est culpabilisant pour bons nombres de parents qui se défendraient surement "de na pas pouvoir faire autrement".

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