Custo diariste

*Moment de douceur (suite)*

Champagne ! \o/ Toutes les occasions sont bonnes pour se faire le plaisir d’une petite coupe :-) Je venais modestement de leur annoncer mon changement de job et mon retour de jour. Ma mère semblait soulagée de me voir reprendre un rythme nycthéméral sain. En partageant le délicieux repas de Lilly composé de mon maie préféré, ils me contaient tous deux comme il avait été important pour eux d’exercer un métier de passion, comme il était essentiel d’être content de se lever le matin pour affronter la difficulté de notre pratique professionnelle… et c’est tout ce qu’ils me souhaitaient ^^

Je crois qu’ils ont eu peur que je m’enterre de nuit en choisissant temporairement d’en faire temporairement, et qu’ensuite je ne puisse en sortir.
Ce nouveau job me sort du milieu du soin auquel on appartient tous et oriente mes interventions sur un versant psychologique. Je me réjouis surtout de m’épargner physiquement en n’ayant plus de manutention de malades, la fatigue permanente du aux décalage horaires…
Mon père me racontait ses dernières gardes nocturnes et l’importance que ca avait pour lui. Bien qu’il n’y était plus obligé il continuait les visites à domicile, les nuits… pour lui la médecine se pratique aux plus près des patients, dans un dévouement continu et une implication qui n’est pas dépendante et tributaire des horaires restrictives des nouveaux cabinets.

Il était assez satisfait de comptabiliser plus de deux mille gardes dans sa carrière ! Sa passion est perceptible dans son discours quand il conte les quelques évènements majeurs qu’il a pu vivre à travers elles tout autant que dans son quotidien.
Cesser un métier de passion est une amputation complexe parce qu’elle est l’extension de ce qu’ils sont, de ce qu’ils ont partagé quotidiennement… mais comme toutes les passions il arrive qu’elle soit dévorante ! A ce stade de vie l’énergie qu’elle demande est démesurée et à défaut de pouvoir la canaliser ou la freiner il faut raisonnablement la stopper.

Leur métier laisse des traces assez drôles :
Je nous revois faire les plantations dans la serre avec ce soleil plombant de fin de journée… Lilly insérait les graines une à une dans les petits godets à l’aide d’une pince Leriche ! :D
Mercredi nous sommes allé choisir le sol du salon et repérer quelques meubles… mes pieds portaient en fin de journée quelques phlyctènes témoignant de cet abus de distance parcourue. Mick a rapidement dégainé la biafine et les pansements qu’il m’a lui même appliqué ! A cette instant j’ai souris en me rappelant qu’étant plus jeunes nous devions attendre que la salle d’attente soit vide pour nous faire soigner :-) Je n’ai pas eu de peine à imaginer à quel point le fait de "prendre soin" allait lui manquer.