Custo diariste

Ses premières souffrances

Nous étions perdus dans cette grande salle au confort sommaire, accablés par les néons puissants nécessaires à une bonne auscultation. J’observais les figurines d’enfants destinées à réchauffer désespérément cette ambiance glaciale et immuable. L’interne maladroit dont le statut aurait pu être gravé sur son front tant son expérimentation était juvénile, venait enfin de partir. Bibi pouvait souffler et récupérer de cet épisode désagréable qui l’avait fortement stressé.

Toute pelotonnée contre moi elle trouvait le réconfort tant attendu. A genoux sur mes cuisses elle enserrait mon gros ventre avec ses petits bras tel un coussin qu’on enlace chaleureusement. Sa tête abandonnée sur mon estomac, les yeux clos, sa respiration haletante percutait par à coups très fréquents mon ventre. Après quelques secondes et comme en réponse à cette sollicitation inhabituelle j’ai sentis Poupou s’agiter en moi! ! Ils venaient tous deux de se contacter pour la première fois ! L’état de fragilité dans lequel j’étais à ce moment la et la sensibilité de l’événement à fait naître en moi une grande émotion de tendresse.

Après plusieurs jours de fièvre au dessus de 39 Bibi venait de dépasser les 40°en pleine nuit ! Elle était déjà en couche, rafraîchir de toutes les façons, somnolente et affaiblie par ces jours pénibles et cette infection inconnue persistante. Tous ses médicaments étaient pris et nous avions consulté péniblement un médecin de garde en plein milieu d’un long weekend férié… Elle prenait du paracétamol et des anti-inflammatoire en alternance… et on nous avait assuré qu’il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre. Mais que pouvions nous faire de plus ?

Quand une heure et demie plus tard elle a atteint les 41 on a filé aux urgences. Elle m’est apparu à l’article de la mort tant elle était amorphe, fragile, hypotonique… A se stade j’ai pensé à la mort, j’ai eu peur comme jamais.
Après un réajustement des dosages, une vérification sur sa capacité à s’hydrater correctement on est rentré vers 6h du mat, pas vraiment plus avancés.
Combien de jours fallait il attendre avant d’envisager de trouver la source de cette infection autrement que par spéculations "c’est probablement viral comme toutes les maladies infantiles" ! Je ne voulais pas qu’elle prenne des antibio pour rien, et encore moins qu’on la traumatise inutilement avec une prise de sang (elle se laisse déjà pas ausculter!)...

Après avoir dormi deux bonnes heures la fièvre a commencé à chuter. Elle n’a pas cessé de décroit de la journée jusqu’à descendre sous les 38° rassurants pour moi. Le soir même ca allait déjà mieux. Le voile vitreux de ses yeux avait disparu, elle mangeait quelques miettes et rejouait un peu.
Le lendemain elle n’a fait que dormir et des pigmentations roses sont apparues sur tout son tronc ! La roséole ! Aucun des 4 médecins n’a posé de diagnostiques dans ce sens, pourtant tout était la, la gorge rouge, la diarrhée, la perte d’appétit, la fièvre intense et sa diminution rapide suivit des points rouge…

Enfin elle semble s’en remettre et j’ai pu lire qu’il n’y avait pas de crainte à avoir pour le bébé en cours alors tout va bien maintenant. Jusqu’ici elle avait été épargnée de toutes contagions en évitant la collectivité, il a suffit de quelques jours en crèche pour vivre le pire !
J’ai eu le temps de me dire que si le pire lui arrivait j’en mourrai surement.