Custo diariste

Un mystère suite ❤

Arrivée en pédiatrie tout est allé vite. De nombreuses personnes ont afflué et bien qu’elles se soient surement présenté, j’étais incapable de pouvoir dire qui avait quelle fonction tant j’étais focalisée sur ma fille. J’avais l’impression qu’on m’avait étiré un membre, que j’étais écartelée et qu’on examinait une de mes extrémités ! La température avait légèrement chuté en dessous de 39°mais la situation était toujours critique.

L’équipe entreprit de poser une voie pendant qu’on m’expliquait qu’à partir de maintenant ils devraient la garder 72h en observation, lui prélever du sang pour savoir ce qu’elle a, probablement faire des analyses immédiates et aussi des cultures… Des mains palpaient frénétiquement mon bébé pour lui trouver une veine, lui contorsionnant les membres pour en trouver une. Elle criait et se débattait alors j’approchais mon visage contre le sien en lui murmurant d’une voix douce que tout irait bien, qu’il fallait la soigner, qu’on serait toujours près d’elle…

La première piqûre fut infructueuse tout comme la seconde, j’entendis "elle est vasocontratée à cause de la fièvre et elle est si petite...les veine sautent… "on la piqua encore et encore, huit fois, toujours sans succès ! Les larmes me montaient aux yeux et tout mon être intérieurement se resserra en priant de rester rassurante pour elle. MPL nous rejoignit et multiplia les allers retours pour la voiture puis pour les papiers d’entrée puis...comme il devait être insécurisé aussi… il était sur tous les fronts et heureusement, sans ca je n’aurai pu être greffé à notre Bibi pour la soutenir.

Un membre du personnel lui ébouriffa la chevelure en m’expliquant qu’on pouvait au pire poser une épicranienne ! En imaginant ma petite avec un caté sur le crane à défaut d’avoir pu le poser ailleurs, je sentis les larmes chaudes m’inonder les joues puis imbiber l’alèse de la table d’auscultation. Pendant une seconde j’ai été sur la défensive en me disant que j’avais peut être affaire à un interne qui faisant du zèle où qui était en démonstration. Faut dire que le look de cette intervenante était peu conventionnel. Une Tomeboy customisée pour les enfants ! Une jeunette qui me semblait un peu trop sûre d’elle.

Après huit tentatives et devant mon désespoir, ils firent venir une super infirmière de néonat', une "bonne piqueuse". Super Christine arriva quelques minutes plus tard et posa le caté en un temps record ! Enfin on allait pouvoir lui administrer un traitement. Alors que nous attendions qu’on nous dirige vers une chambre et que je pensais avoir passé le pire, Tomboy revint me dire que le pédiatre et un autre médecin préconisaient une ponction lombaire pour écarter tous risques de méningite. Mon sang se glaca en entendant ce mot ! Certains enfants dont je m’occupe au centre sont parfois les victimes de cette infection alors je fus apte en une seconde à imaginer les conséquences que cela pouvait avoir pour ma fille !

On l’installa en petite boule sur le bord de la table après qu’on se soit tous équipé de protection. Deux médecins et une infirmère qui tenaient Bibi étaient présent. L’un deux fit la première piqûre sans succès ! Elle repiqua mais n’eu pas plus de résultat liquidien ! Alors vraiment désolée elle passa le relais à sa collègue. J’étais effarée et intérieurement effondrée. Mais je tenais sa tétine en calant mon doigt sous son nez pour qu’elle ait bien conscience de ma présence. Je lui disant en me forçant à maîtriser ma voix que j’étais là, que tout irait bien. Le second médecin essaya aussi deux fois avant que je ne lui demande d’arrêter ! "C’est assez. Il faudra trouver une autre solution". Elle prit une seconde de réflexion et rassura en me disant qu’elle consultera un collègue pour trouver une autre approche et qu’elle reviendrait ensuite vers nous.

Nous nous apprêtions à quitter la salle d’examen quand Tomboy, toujours étrange mais très agréable, vint nous informer de l’admission en chambre. Quand on réalisa qu’on serait bloqué là trois jours et que MPL ne pouvait resté, il dit sur un ton à crever le coeur que sa fille venait de naitre et qu’il ne pouvait concevoir de nous laisser seules ici alors qu’il avait déjà été privé de nous à la maternité… Avant qu’il ait fini d’argumenter on le rassura en disant qu’on nous donnerait la chambre du fond pour qu’on puisse dormir là tous les deux mais qu’il faudrait être discret pour préserver ce privilège. Ce fut un immense soulagement et on se senti déjà bien plus fort ensemble pour affronter ces jours à venir…