Custo diariste

*Un noël québécois*

"envie d’ecrire sauvage!"
Depuis le début de cette aventure le plus difficile est de ne pas avoir le temps d''écrire. Je commence à me sentir envahie, en manque de temps pour moi, que pour moi!
Ca me manque forcement… Je suis depuis quelques jours aux portes du Maine, à 4 miles de la frontière américaine ! Ca me fait bizarre d’être là, en famille, cette famille qui est la mienne depuis dix ans sans que je puisse vraiment la considérer comme telle à cause de la distance.
La semaine dernière j’étais encore chez ma belle soeur que je connais que grâce à ces deux séjours en France dans la dernière décennie. Je réalisais tout juste que mon intention de fêter Noel en famille était motivée par mon propre désir de fonder ma famille. Je lui disais que j’avais pour ambition de mieux connaitre la "ma tante" et les grands parents de mon future enfant. Je dimensionnais l’impact de cette investissement depuis que nous avions décidé d’avoir un enfant.

La semaine chez elle s’est bien passée. Nous avons eu l’occasion de faire quelques activités et bien qu’elle n’ait pas pu avoir tous les congés auxquels elle prétendait elle s’est "callée malade" pour les avoir en nous expliquant que ca déception à ne pas voir son boss considérer notre présence exceptionnelle affectait sa santé mentale, que de ce fait sa rébellion par ce geste était pleinement justifiée ! Elle m’a fait rire.
J’ai découverts une facette de sa personnalité que je devinais à peine lors de ces séjours chez nous. Elle a montré une anxiété presque palpable et une leugorrhée qui laissait peu de place à l’échange. J’ai supposé que je pouvais observer cette différence à cause de la pression qu’elle avait en nous recevant qu’elle n’avait pas en France où elle avait juste à ce laisser porter. Elle nous témoignait son rythme de vie lent, où le quotidien et son déroulement simple suffisait à la combler, à lui donner la pleine sensation de suffisance!
Elle est pourtant active, paradoxalement volubile, réfléchie, dynamique dans son discours… j’étais donc surprise de constater le flux de lenteur!
Je crois bien qu’elle a tout donné en début de semaine après deux, trois sorties avec nous où elle a du conduire et se dépasser pour ca. En fin de séjour elle remettait volontier au lendemain les activités qu’on avaient prévues et qui finalement ne ce sont pas faites. Il était temps qu’on change d’air parce que je commencais à prendre sur moi et a m’ennuyer!
Quand ils nous ont déposé à l’aéroport et que j’ai pris le volant de la voiture de location je me suis senti l’envie d’aller à l’autre bout du monde pour satisfaire ma reprise de liberté ! Quelle sensation ce fut de ne plus dépende d’elle ou des transports en commun pour bouger. Tout le trajet qui m’a mené chez mes beaux parents j’ai compensé la frustration des jours précédant où je n’ai vu que les défaites qui m’ont privé de ce que nous devions faire.

C’était étrange de reconduire une automatique après toutes ces années ! Entre un pied qui sert à rien et une peur de caler à chaque arrêt faute d’embrayer, j’ai eu quelques minutes de battement :) Mais j’ai vite apprécié et retrouvé la plaisir de conduire à nouveau, bien que ce fut un plus gros modèle de véhicule, malgré la neige abondante… J’ai repris rapidement mes réflexes lorsce que la voiture chassait. J’avoue avoir vécu quelques appréhensions en arrivant en montagne ! Les routes étaient à peine grattées et je peinais à voir la lignes jaunes au centre de la route ! En campagne elles sont le seul repère avec les poteaux électriques pour délimiter la route des champs ou des bois ! Et être accidenté au milieu des Appalaches par 20°c est un danger vital!
J’adore cette route 204, toute en ligne droite, très cliché avec ces panneaux jaunes d’orignaux, de skidoux, tous ces kilomètres où on ne voit que des sapins enneigés…

Les deux premières journées chez les parents de G ce son plutôt bien passées. Sa mère est "bien fine", la maman traditionnelle et bien attentionnée qui "nourrit" ses enfants, prend soin d’eux… Elle était si émue de nous accueillir...
C’est assez délicat parce qu’après plus de onze ans de mariage je débarque chez mes beaux parents que je ne connais pas ! Avant de quitter le Quebec y a dix ans nous avions passé quelques jours ici dans l’entre deux fêtes sans jamais plus se voir après ca ! Depuis ils nous nous sommes représenté mutuellement que par le biais de G ! Jamais je ne leur ai parlé au téléphone à cause de ce parlé si particulier de campagne auquel mon oreille n’est pas habitué ! Nos échanges à ce jour se limitent donc à quelques mots sur des cartes de voeux!
Je n’avais pas d’attentes particulière si ce n’est une tolérance muttelle et respectueuse qui permet à G de passer un bon moment. Pour l’instant c’est le cas. Sa mère est très tactile et cherche de toute évidence le contact, le lien affectif en me montrant cette ouverture. Elle parle énormément et me pèse un peu parfois en me donnant si peu de place mais je prends sur moi. Je lui montre aussi mon intérêt à travers des attentions, en ayant pris ces recettes traditionnelles pour faire plaisir à G en les refaisant en France… Elle m’a fait rire en me parlant que de "trucs de fille", elle m’a touché en me livrant le secret de sa sauce spag' que personne au village ne connait alors qu’elle est réputée depuis des années comme la meilleure du coin après qu’elle l’ait servit des années au restaurant!
Son père me fait penser au mien et me touche par son affection, ses démonstrations d’attention… Il est plus réflechit, plus modéré et plus tolérant de toute évidence. J’ai donc plus d’aisance à aller vers lui. Il était un peu surpris, voire bousculé dans ses préjugés en me voyant si intéressée par la mécanique, le bricolage… mais il s’adapte vite et oriente les conversations sur ces sujets pour me faire plaisir je pense :)

Noël est arrivé vite. Heureusement aucune tempête n’est venue donner d’excuse à Katy pour ne pas venir ! Bien que nous ne soyons là qu’exceptionnellement, une fois en une décennie, je redoutais qu’elle ne se dépasse pas pour être présente ! Mais elle l’a fait.
Traditionnellement Méo, leur oncle, vient le 25. C’est "un garçon" (une homme seul) bien agréable qui parle encore plus que le reste de la famille ! :) L’ambiance fut bien plaisante, sa mère préparait la table et la dinde qui avait cuit la veille plus de dix heures la veille et qui avait passée la nuit l’entre-deux cave pour refroidir ! La famille "placotait" sur les traditions et je me réjouissais d’entendre parler des anciennes façons de faire, de la vie de village, du temps des colons (grand père de G!), de l’époque où les hommes partaient six à huit mois dans le bois… Puis on a parlé de la chasse au petit gibier que Méo pratique tout en faisant du ski de fond! ! J’étais vive et curieuse de tout et nous comparions les nos pratiques en fonction des pays… G servait du vin Français et tout le monde prenait du rose aux joues tout en participant à l’installation. Puis Méo emporté dans ces souvenirs nous raconte que son seul contacte avec des français fut avec des françaises très entreprenantes ! Il ajoute "il paraîtrait que les françaises soient de même" ! Comme on venait d’évoquer nos différences de pudeur l’ambiguïté du propos c’est imposée ! Un blanc et un silence s’installe soudainement laissant un malaise perceptible que Katy à tenté de dévier. Bien qu’il fut sur une pente glissante je l’ai laissé se dépêtrer en prenant un peu de couleur ! C’était assez drôle :)
J’étais contente d’être là en toute simplicité, de me sentir en famille, à ma place dans une ambiance fraternelle, d’échanger les cadeaux et les embrassades en collant à la représentation simple et standard" que j’ai de noël en famille. C’était vraiment un très joli moment assez rare pour moi pour que je l’apprécie comme une spéciosité.
En fin de soirée alors que Méo et Katy semblait renouer après quelques divergences du passé, je me tenais au salon avec mon beau frère et mon beau père. Nous regardions cette drôle d’émission américaine de vente aux enchères de voiture de collection ! C’était vraiment atypique pour moi, parler anglais de mécanique en regardant des modèles que je connais peu...J’ai beaucoup apprécié cet interlude pendant que Katy se préparait que sa mère chargeait un cabas français de patés à la viande préparés au préalable et qui resteront congelés dans "la valise de l’auto" !

Ce matin nous avons parlé des chevreuils que son père avait vu au lever du jour ! Puis nous avons évoqué notre intérêt à acheter une petite terre ou un chalet dans la commune… Les choses sont amorcées il ne restera qu’une occasion à saisir.
Cette après midi nous sommes allés à la pouvoirie d’à côté "tenue par le français", on y a fait du cheval dans la tourbière enneigée, c’était magnifique ! Les sentiers étaient tamisés par les passages des motos neige et les chevaux marchaient au pas pour ne pas trop s’échauffer. Au détour d’un chemin on a vu quelques perdries s’envoler ! Au retour le chocolat chaud fut bien agréable tant en bouche qu’en me revigorant les doigts glacés!
Monter en "western" plutôt qu’à l’anglaise donne peu de possiblités de mouvement. Une heure à largement suffit, au delas on a froid aux extrémités. C’était une première en équitation pour G, je voulais que le cadre soit assez exceptionnel pour qu’il s’en souvienne et ce fut le cas. Au retour on a vu quelques pêheurs autour d’un trou ! J’ai donc réservé "la pêche blanche" pour demain en invitant ses parents à venir avec nous s’ils le souhaitent mais je doute qu’ils le fassent : sa mère sort peu, elle se dit de plus en plus frileuse et son père à le dos cassé par les années passées au moulin-scie à travailler le bois, il ne marche donc plus beaucoup. Ce sera surement un moment qu’entre nous et c’est pas plus mal ! J’ai aucun mal à ne pas être chez moi et à m’adapter à la vie, au rythme des autres mais je peine en concentration en écoutant ses parents ! J’ai surtout beaucoup de mal à ne pas avoir de moments que pour moi !

Ces quelques dizaines de minutes à écrire m’ont fait beaucoup de bien!
Ces jours ci on a prévu d’aller voir Fred (l’ami d’enfance de G), d’aller faire des courses à St Gorges une journée, de faire de la moto neige, du chien de traîneau, des raquettes avec son oncle...si je n’avais pas prévu tout ca on serait attablé "à journée longue" en train de manger les spécialités culinaires hyper riches ! J’espère bien ramener de la truite pour le souper de demain et compenser la male bouffe constante dont on abuse ici!
Comme j’ai réussi à craquer la connection internet du voisin je vais pouvoir poster ce texte bien que je sois dans un trou où mes beaux parents peuvent compter le nombre de fois où ils ont vu un ordinateur dans cette maison ! :)