Custo diariste

entité 21 février 2011

Chaque personne de notre entourage à une "entité émotionnelle".
Fermez les yeux, choisissez une personne proche, pensez à l' une d’entre elle, sans cibler d’évènement précis, simplement en vous rappelant son souvenir.
C’est un sentiment qui vous envahit, qui occupe votre pensée, une impression générale qui s’impose à vous à chaque fois que vous pensez à elle.
Comme une trace, une empreinte de ressenti marquée par tous les souvenirs que vous avez avec elle. Une entité émotionnelle.

Ca pensée s’impose à moi. Comme si elle profitait sournoisement de mes moments de faiblesse d’esprit, de ma fatigue, des blancs pour s’imposer, elle s’incruste, se rappeler à moi.
Elle est maligne, coquine, se faufile.
Elle m’oblige à penser à lui malgré moi, à revivre des moments troublants, percutants...
Elle est douce et cotonneuse, j’aime sa présence même si elle n’arrive pas toujours au bon moment.
Elle vient comme un ami qui débarque sans prévenir et qu’on est heureux de voir.
Elle est chaleureuse, douce et rassurante, j’aime même qu’elle s’attarde, me comble de souvenirs chargés d’affects réconfortants…

Parfois j’avoue, c’est moi qui l’appelle, qui l’insuffle, l’entretient, l’alimente des doux instants passés.
Lors ce qu’elle me surprend, elle est d’abord tendre et me fait spontanément sourire tant elle évoque et anime le plaisir, la tendresse, l’envie, le désir...sans même fermer les yeux, grâce à elle, je le vois, il est là.
La force de son souvenir m’envahit l’espace d’un instant, m’imposant violemment des sentiments que je n’ai pas appelé...puis elle s’en va pour laisser un vide effrayant, vertigineux, angoissant.

Elle me quitte pour laisser place aux hauts le coeur, à la rancoeur, à l’amertume, la souffrance, l’errance des sentiments, au vague à l’âme qui me submerge d’émotions. Alors je ne sens plus que mes tripes qui se nouent et ma gorge qui se serre.
Elle est toujours là, vicieuse, perverse à souffler sur les braises de notre histoire, sur ce charnier d’émotions qu’il en reste.
Elle se disperse, se propage comme une fumée noire, m’envahit lentement l’abdomen.
Elle fait pression sur mes poumons, m’oblige à hyper ventiler.
Elle me submerge. Je suffoque.

Angoissée je régule tant bien que mal mon souffle court pour maîtriser, dompter cette foutue émotion qui monte et me brûle les yeux.
Tout en me liquéfiant je maudis cette entité qui aire dans ma tête, qui occupe les lieux sans permission, tel un fantôme emprisonné par les murs de mes obsessions.

Elle vit en moi aussi plaisante que mal faisante. J’aimerai la chasser, l’exiler, l’expatrier, l’exorciser, la refouler pour finir par l’oublier et m’épargner, me protéger.

Mais elle reste là, émergente, tournante, entêtante et finalement obsédante.
Je m’épargne de la folie en me disant que le temps nous permettra, d’accepter, de cohabiter avec ce que maintenant je dois appeler les vestiges du passer.