Custo diariste

Demain

Demain je fermerai la cabinet pour une petite semaine de vacances et quelles vacances! ? Ce sera l’occasion de déménager...pour la 13ème fois ! Les filles iront dormir pour la première fois chez papy et mamy. Cette fois ci je n’ai pas fait de cartons ! Comme les copains ne peuvent pas venir (covid oblige!) et plutôt que de passer des semaines à tout emballer, vivre une journée à se casser le dos puis de nouveaux quelques semaines à tout remonter et réemmenager, on va tout faire au fur et à mesure sur trois semaines!
Pièce par pièce, un peu chaque jour en espérant avoir suffisamment avancé pour faire la bascule le weekend prochain. Le plus dure sera la gestion des filles qui risquent d’être perturbées.

Quand arrive la fin de l’année c’est l’occasion de faire des bilans, de regarder le passer, se questionner sur l’avenir...Mais cette année je n’ai pas ce luxe de prendre du recule, et l’avenir a été préparée ces dernières semaines justement pour passer cette période de rush plus aisément. Mon début d’année se fera surement en Février/Mars quand on pourra commencer à souffler !

Pas le temps de rêvasser ! 40 minutes de trajet pour aller travailler me permettent parfois quelques temps morts pendant lesquels je me suis surprise à penser au bilan. Etrangement et contrairement aux dernières décennies où je me suis prêtée à l’exercice, cette fois ci j’ai eu l’impression de ne pas vouloir me retourner ! 2020 restera une cassure, une rupture de sécurité interne dûe à la pandémie, et 2021 trainera surement ses effets et sa décantation.
A travers ce champ de peur je m’efforce de voir toutes les belles traces du chemin parcouru : le diplôme et la fin des études, ce bel été, mon job au cabinet et celui d’enseignante, la construction de ce nouveau projet à venir que j’espère voir grandir en 2021.

Parfois, j’aimerai que les scénaristes prennent le contre pied des films d’anticipation habituellement catastrophiques pour proposer un avenir rayonnant auquel on n’aurait pas pensé ! J’aimerai pouvoir partager mon optimisme sur un avenir meilleur où j’aurai plaisir à voir grandir mes enfants...en ce moment j’ai besoin de ca pour compenser ce qui vient de se passer.

Alors parfois, tout comme on peut regarder à travers un entrebâillement de fenêtre, je me laisse toucher par ce rayon de soleil qui m’illumine et j’imagine...
J’imagine un monde futur où les hommes produiront sainement une nourriture protéinée sans provoquer la mort. On verrait le peuple d’autre fois comme des barbares aux principes archaiques de consommation animalière qui n’avaient pas d’autre choix.
On se serait sevré du dictat des industries et de notre addiction à la consommation qui y est étroitement liée. Les sciences psychosociales serviraient à prévenir l’activation de cette pompe à satisfaction dans laquelle les consommateurs sont entrainés et englués.
On aurait fait exploser l’uniformisation du à la mondialisation pour revenir à l’essentiel, à des productions locales, des microcosmes sociétaux...et mes enfants pourraient espérer avoir eux même des enfants sans assistance médicale parce qu’on aurait su les préserver de tous les freins à la fécondité et la gestation naturelle. Haaa le monde de demain…