Hier encore les feuillages rougeoyants, ocres ou dorés par les percées de soleil se dessinaient sur la blancheur vive des façades du quartier. Mais cette nuit une nouvelle saison est arrivée. Les lourdes pluies ont brisé toute cette clémence subtile, jetant au sol un tapis rouge foulé par une célébrité à la présentation tardive; l’automne fit enfin son entrée ...

La journée d’hier a débuté par une douleur qui a ponctué un étrange rêve : J’étais dans une chambre d’hôpital remplie, saturée de mes proches en visite ! :-) Le traumatologue cherchait désespérément à atteindre le lit pour m’informer de mes progressions. J’ai demandé le silence, en vain alors qu’il me parlait déjà tout près. Aggacée j’ai haussé la voix pour qu’ils sortent tous un instant mais moi même je ne m’entendais pas! ! Alors le doc vint s’allonger prêt de moi avec une bienveillance évidente. Il me transmis les informations médicales avec une infinie délicatesse, sa main posée sur mon oreille comme le font les enfants quand ils délivrent un grand secret!
Les rêves nous font vivre nos peurs par anticipation afin de mieux les gérer dans la réalité.

Je serai amenée à la voir réellement demain pour faire le point sur ces six dernières semaines. (j’en reviens toujours pas de pas de ne pas les avoir vu passer, de mettre aussi bien adaptée à ce confinement forcé!) et j’avoue avoir quelques appréhensions.
J’ai eu pour consigne de commencer à poser le pied cette semaine mais son état et le ravivement de la douleur m’incite à m’abstenir. Je pensais qu’à cette échéance il aurait repris forme mais ce n’est pas le cas. Bien que les hématomes se soient quasiment tous naturellement drainés, l’oedème reste bien présent et localisé sur la malléole externe, de l’avant de la cheville jusqu’au tendon principal à l’arrière. Malgré mes soins : bain de pied salé, hydratation, drainage par massage, stimulation de la sensibilité;..il me semble cartonné, inerte et cette sensation de membre mort associé à la fonte musculaire est apeurante.

Je suis soignante et accompagnante psychologique dans un centre de rééducation où j’ai fais ces constats qui me renvoient à une normalité rassurante, malgré tout je passe par ces états inquiétants qui me déstabilisent et font perdurer quelques anxiétés pourtant infondées. J’essaie de me rassurer en me disant que je suis au creux du processus,à mi parcours, que j’ai passé le plus pénible, que désormais je commence une progression lente mais une progression quand même vers mon autonomie motrice tant regrettée...Hier en Allant chez Al et Sophie je voyais les joggeurs du dimanche matin se diriger vers la rivière, je les enviais tellement...la course me manque tant…

L’après midi fut belle, ils m’ont gâté… j’ai retrouvé Al et notre complicité sans sentir aucune réticences de la part de Sophie qui faisait obstacle ces derniers mois sans que je ne sache encore pourquoi… peut être qu’elle prend conscience qu’elle n’a rien à craindre de moi, peut être qu’elle grandit ou que je trouve un peu plus grace à ses yeux depuis ma dernière initiative équestre?... en tous cas j’ai bien compris qu’elle était le passe droit incontournable que Al cautionne, il me faudra donc faire avec. Heureusement malgré sa maladresse relationnelle surement due à son age, c’est une belle personne, de compagnie agréable avec laquelle il est facile de composer.
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Citation du jour:
"La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu se voir"
Léonard de Vinci
D’ailleurs cet après midi c’est peinture chinoise et portrait au graphite. Ma boite à crayon et mon chevet sont tout poussiéreux...ca fait si longtemps que je ne me suis pas adonné à ce plaisir...la dernière fois ca devait être il y a deux ans lorce que nous étions dans l’atelier de L… je me souviens de ce paysage dessiné à l’aquarelle, cimetière marin dominé par un phare...
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♪♫♪ porcelain phildel ♪♫♪
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