Custo diariste

*Une appartée... à Bayeux!*

J.1 : Dès que je sors du périph' un crépitement au creux du vendre m’annonce qu’au bout du chemin ce sera l’inconnu. Mon quotidien s’éloigne proportionnellement au kilomètre parcouru. Une pluie fine s’impose peu avant Rennes ( "A croire que cette ville est chapeautée en permanence de nuages pluvieux":p), puis j’approche Laval, (là c’est carrément orageux ! ... et hostile ! Vite fuyons ^^). La route défile pendant des heures vers "le grand Nord" ! :) Je maudirais presque ces quelques cliques malencontreux qui me contraignent à suivre cette direction. Cette idée se renforce avec cette pensée "en faisant le temps équivalant je pourrais arrivée à l’instant à Paris ! ;-)

Lhôtel est très chic ("il manquerait plus qu’il en soit autrement!), et bien que la pluie fine finit par me glacer les eaux malgré tout l’équipement d’hiver, la ville à un charme fou. Ses rues pavées, ses maisons en colombages, ces petits bistros et brasseries et sa rivière aux berges très accueillantes dont de nombreuses roues de moulins fonctionnent encore…

J.2 : C’est sur ses berges que la matinée à peine ensoleillée à été comblée. Mais mon envie d’immensité domine toujours toutes les autres quand je sens la mer non loin. Voir les paysages et occulter tout ce qui est attrait à la guerre était mon envie première. Mais comment faire autrement que de "débarquer" dans de petits villages pour acceder aux ports ou aux plages en évitant de voir les places fortes, les chars, les monuments, les multitudes de drapeaux anglais, américains et canadiens ?

Mon souhait n’était pas de tourner les yeux sur ce pan d’histoire et notre mémoire commune. Mais sachant les deux très présent en ce lieux je préférais me tourner sur les superbes paysages côtiers, savourer le cadre tempétueux, essuyer quelques surprenant ressacs en capturant le gris anthracite d’un ciel menaçant… c’est ce que j’ai fait mais après quelques lectures historiques et face à un énième monument je suis entrée dans un bunker. Foulant les marches autrefois empruntées dans l’urgence par des soldats, m’enterrant à chaque pas dans des enclaves froides et cimentées dont on imagine l’entassement, la peur, la spasticité…

En rejoignant l’auto j’esquivais les crevasses dont les bombes avait laissées des empreintes géantes, tout en évoquant les souvenirs des récits de mon grand père...
Je réalisais qu’initialement je cherchais à fuir cette imprégnation de mort, de pesanteur liée au souvenir pesant de la guerre et que finalement mon discours était marqué par la gratitude et toute la saveur que la vie a depuis ces évènements la.

Bien que le restau d’en bas était savoureux, pour le dernier soir le repas se prendra dehors. Avant cela je vais savourer un second bain bouillonnant… ce que j’aime dans ces weekend hivernaux passés parfois au Nord, ce sont les contrastes qu’ils offres. L’hostilité du dehors, la chaleur du dedans, la rudesse du climat, la douceur de la gastronomie, la tristesse de son histoire, la chaleur de l’accueil…