Custo diariste

un rêve douloureusement interprété (17avril 2011)

J’ai douze ou treize ans, pas plus. C’est l’été et Coulioure nous a accueillit avec tout son charme pour quelques semaines de détente, de vacances en famille. On loge sur les hauteurs de la ville qui surplombe la baie, dans l’appartement de ma Grand mère. De la fenêtre on se régale chaque matin d’un paysage de carte postale.

J’aime être ici, ma mère y a autant de souvenirs que moi. Les soirées passées en sevrage télé la pousse souvent à faire le récit de ses moments d’enfance passés ici, en famille.

Je courre avec mon frère et ma soeur autour de l’ensemble des tables de cafetier, sur la terrasse pavée et pentue du village. On joue au chat. Je pense à rien sauf à leur échapper. Nos mouvements incessants et tourbillonnants déplacent des volutes de fleures odorantes qui occupent la place en massifs généreux. Je ris aux éclats sous le coup de l’excitation et du jeu. Le souffle me manque mais je continue. C’est vraiment très amusant.

Ma mère attablée à quelques mètres avec mon père nous appelle:
-"Regardez!" dit elle en nous montrant le ciel.
-"Vous avez remarqué que le soleil se couche?" On constate perplexes que nous sommes déjà en fin de journée.
-" Vous avez encore le temps de déscendre à la plage pour le voir tomber derrière l’horizon!"
Comme face à un défi, il a suffit d' un regard pour nous consulter, nous accorder et nous décider à s’élancer. On a démarré notre course poursuite en trombe. Dévalant à toutes jambes les ruelles du village.

Il fallait arriver avant son départ, pour prendre de lui ce qu’il pouvait offrir de plus beau, cet instant éphémère où il s’expose dans toute sa splendeur avant de s’évanouir dans une promesse de retour.
J’ai tout donné, je me suis dépassé, déterminée et animée d’une immense volonté. Mes pieds se sont engouffré dans le sable encore chaud, freinant brutalement mon élan, ponctuant cette course éffreinée.

Le claire obscure montrait dans ce ciel d’été une palette de couleur rougeoyante de toute beauté. Je le cherchais frénétiquement du regard. Il était là, finissant lentement son arc de journée, près à s’effondrer. On l’observait et volait ses derniers moments de magnificence.
Il est tombé.
On est resté là, un instant, comme guettant l’option d’un retour. Purement utopique!.. Il nous à quitté.

Les rêves sont souvent des réminiscences de la veille et sont avant tout l’expression de notre inconscient...Pour faire court et simple Il est possible d’en faire une interprétation en remontant le fil des inspirations de ce qui nous est apparu en rêve...Ce que nous voyons est une expression déguisée qu’il faut interpréter pour y mettre du sens. C’est métaphorique.

A travers cet écrit je dis adieu à "Mon Soleil", comme me l’a demandé ma mère pas plus tard qu’hier.
Je te regarde partir sereinement, t’évanouir derrière l’horizon avec émotion...sans espoir de retour pour toi… Que j’aimerai ca, te voir encore un fois, t’embrasser une dernière fois!...mais...
Tu nous a quitté.
Je me souviendrai de toi dans ce que tu as exposé de plus beau, dans ces lieux merveilleux...
Même en courant à toute jambe je sais que je ne serais malheureusement pas là à temps, avec mon frère et ma soeur, pour voir ton dernier coucher, alors, aujoud’hui le coeur serré je te dis:
-"Adieu Grand mère F… que j’aimais tant..." Je vais te pleurer quelque temps…