* Moment de douceur (suite)*
Quand je vais chez eux je ne vois jamais le temps passer. Les journées sont effreinées en activités, en temps d’échange, de paroles… on se fait plaisir à travers les repas, en multipliant les moments conviviaux, en favorisant ce qu’on aime faire...
On a toujours eu ce loisir avec ma mère car bien qu’elle gérait les à côtés du cabinet elle pouvait passer le relais au standard ou à l’employer de maison quand j’étais là.
Cette souplesse à été préservée par leur nouvelle organisation de vie, leur début de retraite est loin d’être ritualisé, bien au contraire. Leur année à venir est organisée par quelques évènements phare essentiels (comme la venue de ma soeur en France pendant six semaines cet été, ou le weekend opéra avec la grand tante dans le Sud...), ponctuellement ils s’inscrivent dans des projets de quelques semaines comme les travaux et pour le restent ils improvisent encore.
Mick à toujours été plus structuré. Je ne suis donc pas étonnée de le voir planifier une régularité d’activités comme le vélo ou le golf… pour Lilly ce sera plus difficile, elle a toujours papilloné, saisi les opportunités relationnelles...c’est aussi ce qui fait aujourd’hui la richesse de leur réseau social.
Bref, bien qu’on fut très occupé, que les couchés furent tardifs et et les nuits très courtes, que je n’avais pas le temps de penser, je fus surprise par un rêve qui a su s’imposer à travers tout ca.
Ma vision était subjective, je ne voyais que mon écran d’ordi. J’étais connecté à "cet autre site" avec l’ancienne page ! Nous venions de tout remettre à plat ! C’était reparti ! ^^ J’essayais de maintenir mon euphorie tout en lui proposant une grande réforme ! Une vraie cette fois !
Comme à mon habitude j’avais l’impression de lui demander l’impossible tout en ne doutant pas une seconde que c’était qu’une question de temps avant qu’il puisse le faire :-) J’avais trois points ciblés pour marquer un véritable changement et redonner une énergie au site et aux membres...(je visualisais parfaitement tout ca!) j’avais de nouveau un sentiment de bien être… de plénitude et surtout d’apaisement. Comme avant qu’il ne créer ce confit, je voyais se réaliser ce que nous avions imaginer…
En me réveillant je me suis questionnée sur la place de ce rêve. Quand je suis chez mes parents je me décontextualise, je laisse derrière moi mon quotidien, cet éloignement et la rareté de nos rencontres m’imposent de me raconter avec du recule… je ne savais donc pas pourquoi cette histoire trouvait encore une faille pour venir me torturer là où je me déconnecte de tout ! Probablement parce qu’elle est loin d’être réglée tant qu’on se sera pas expliqué :/
J’avais imaginé le moment où l’un d’eux en parlerait...tout en supposant/espérant presque que ca n’arrive pas pour ne pas gâcher ces moments précieux en les tintant de cette tristesse qui ne me quitte pas.
En milieu de semaine nous avons recu mes tantes. L’une du Nord, très embourgeoisée, traditionnelle et légèrement maniérée, l’autre "le vilain petit canard" de la famille qui s’amuse de cette situation avec un air désinvolte :-) Nous tuons la fin d’après midi autour d’un coup d’oeil sur les derniers ouvrages de plantes acquis par mon père quand l’une d’elle a abordé l’importance de la lecture, de la matière du livre...du plaisir d’écrire qui se perd… Mon autre tante les pieds nus et croisés sur le bord de la cheminé ponctua en disant que nous serons très certainement la dernière génération à maîtriser l’écriture!
Mon père en optimiste chevronné à défendu les initiatives prises par notre catégorie d’age pour allier modernité et intérêt de la jeune. Il me regarde pour chercher du soutient et dit:
- "De la même façon qu’au moment où tu es intervenu avec ton amie professeur de français dans ce collège." N’ayant pas vu venir ce propos évocateur je suis restée bouche bée. Croyant que je ne voyais ce qu’il voulait dire il a précisé:
- "Quand tu as présenté "cet autre site" au collégiens. Les enfants ont su trouver un intérêt à l’écriture et ton amie à fait preuve d’ingéniosité..." je me suis contentée d’une exclamation suivie d’une confirmation...et on est passé à autre chose ! -_-"
Bien que nous évoluons dans un milieu de courtoisie et de bienséance j’ai toujours fait preuve de transparence avec eux. Nous nous sommes toujours tout dit. Je ne serais donc pas gênée de leur faire savoir que j’ai été abusée dans cette histoire qui ne trouve pas de fin faute de courage pour dialoguer. Je ne voulais pas de compassion, de discutions qui viennent gâcher nos moments et je me doute bien de toute façon qu’à un moment nous en parlerons. Par pudeur je sais que je n’aurai pas pu cacher ma tristesse à ce propos…