Custo diariste

*En toute humanité*

Petit être au coeur fragile...il se tient là, droit comme un i, tenant son cartable assorti a son casque dont il ne peut se séparer en marchant. Dans la cohue général des sorties de classes il a choisi de s’adosser au coin du portail, un endroit sécurisé en attendant le chauffeur qui l’accompagnera au véhicule adapté…

Pauline, petit fille bourrue aux gros soucis de comportement s’engouffre par provocation dans la coure interdite sans adultes...au passage elle évacue d’un geste brut toute sa frustration sur Sam qui se tient la sagement ! Le petit être vacille et encaisse chèrement cette pulsion de violence gratuite qui claque vigoureusement sa peau!
Le fauteuil que je venais de positionné est vite sécurisé, j’emboîte le pas à cette canaille qui croit pouvoir impunément m’échapper!
Après l’avoir sermonné et ramené, mon attention s’est vite portée sur Sam.

Sous la pression de ma main rassurante je l’ai senti trembler sous l’onde de choc qu’il venait de l’impacter. Sourcils retroussés, dépourvu, démuni de mots, je vis ses lèvres vibrer… Accroupi devant lui je ne le lâche pas et tente de verbaliser pour lui ce qu’il a pu ressentir. Aux premières paroles il tendit les bras et vint trouver refuge dans les miens en exultant soudainement de gros sanglots viscéraux !

A ce moment là la fissure de mon masque de cristal céda sous les cris du coeur de cet enfant en souffrance ! Malgré moi sa fragilité à rejoint le mienne. Les bombardements de pleures animait son petit corps de tressautements dont je recevais les éclats!
Au dela des mots la consolation fit son nid dans cet enlacement qui prit du temps.
L’accolade vint combler la place stérilisée par la violence et l’apaisement fini par s’imposer...
Quittant la coure au dernier départ d’enfant je reconnu être encore émue par cet scène. La fragilité hors normes de ces enfants si spéciaux nous maintient dans une hyper vigilance et doit malgré tout éviter d’être un frein au fait qu’ils tendent vers la normalité...
Les enfants sont si nature, si spontanés, si demandeurs, si accrocheurs, si tactiles… comment vais je trouver la bonne distance ? Comment aurais je pu rester résistante à une telle détresse ? Il était tellement plus simple de m’occuper d’adulte en me maintenant derrière mon masque de soignante… cette nouvelle proximité relationnelle d’éducatrice est plus restreinte, plus subtile et me redemande quelques réajustements…