Tel le phénix!...
Quand on vit un coup dure, les mots de réconfort des proches qui reviennent le plus souvent sont "mais tu vas rebondir, t’es forte". Epuisée par un an de parentalité intensive, une indépendance professionnelle et un nouveau job salarié, j’en étais moins sûre. Rebondir est une obligation de survie pourrait on se dire. Quelle autre option ? Un entre deux angoissant serait justement d’être "nul part", inscrit dans aucun projet ou en attente de quelque chose… tout traduit une transition dans ce fin, tout ce que je déteste!
Mon contrat à pris fin officiellement le dernier jour de Décembre. Les vacances de Noël ont donc été un temps de prise de conscience, un sas de réassurance entouré de mes proches. Je me suis concentrée sur la magie éphémère à orchestrer pour les enfants et sur le premier anniversaire de mon Lili. Sans surprise mes démarches administratives ont révélé que je n’avais droit à rien. Sauf de cotiser en charges sociales et de payer plus d’impôts ! Cette perte d’emploi m’a imposé d’occuper ce statut d’indépendante à temps plein. Tout à été chamboulé. L’inconfort s’est vite installé. En concomitance j’ai du m’inscrire officiellement pour l’enseignement afin de me voir attribuer un poste pour Octobre. MPL qui m’incite depuis des années dans cette voix m’a rappeler que cette période était propice au changement.
L’année dernière j’ai fini en Juin ma première année d’étude et j’ai obtenu un titre pédagogique qui m’a mis un pied dans ce secteur. Dans la foulée, et parce que je sortais de congé maternité, j’ai accepté un remplacement dont la satisfaction fut assez pauvre. Il faut dire que reprendre une classe en errance en toute fin d’année n’est pas idéale. En Juillet, une fois en poste salarié et face à la dimension de l’investissement, j’ai perdu de vu ce que j’avais commencé… Le fait de voir s’évaporer ce que j’avais projeté dans le secteur privé m’a rappeler tous les désavantages qu’il y a à y travailler !
Alors j’ai repostulé pour des remplacements en ciblant l’enseignement spécialisé. Je me suis dit qu’avec autant d’expérience dans le secteur du handicap, j’aurais plus de chance de me vendre et ce fut le cas ! J’ai intégré une très chouette école juste avant les vacances. Bien qu’elle soit privée le fonctionnement et les voies d’accès à la titularisation restent les mêmes qu’ailleurs. Cependant la Directrice m’a bien fait comprendre qu’elle se joue du système pour recruter à sa guise. Avoir une psychomot' sous statut d’enseignante est très interessant pour elle comme pour moi ! Je me suis donc retrouvée dans une classe de 5 élèves ! Avec une grande liberté pédagogique, de très chouettes collègues, seulement une vingtaine d’heures pour un temps plein, des éducateurs très disponibles pour faire l’encadrement…
Bien sûr d’extérieur on pourrait se dire que c’est "un centre de jour"déguisé en établissement scolaire et c’est assez juste de le penser mais tous ces enfants doivent bien s’inscrire dans un projet journalier, se développer en étant accompagnés...
Les vacances scolaires viennent de s’imposer et m’invitent à rêver....rêver d’un temps (le plus court possible) de remplacements avant d’avoir un poste de plus longue durée lors de la prochaine année scolaire. J’ai bon espoir, la structure compte plusieurs entités et plus de 120 enseignements…
Cette très belle expérience m’a permis de renouer avec ce projet d’enseigner que j’avais déjà amorcé (et dans un petit coin de ma tête je me dis que j’y suis peut être destinée). Dès lundi j’irai donc au contacte des écoles de proximité pour me réinscrire et finir mon titre pédagogique. J’aimerai me dire que c’est ma dernière casquette professionnelle.
"Choisir c’est renoncé" J’ai donc donné mon préavis au cabinet ! Probablement que je solderai mes prestations d’ateliers en milieu fermé les prochaines semaines...et cet été sera la grande inconnu. Encore ! Je devrais surement travailler en remplacement dans le privé...Ou pas car avec MPL on a mis en place des projets pédagogiques qu’on coproduit en vu d’avoir un complément financier...on a bien besoin de s’évader pour se ressourcer, j’espère que ce sera possible...
En attendant j’ai l’impression de faire un saut dans le vide après m’être départie de tout ce que j’avais ! Et ce, sans filet de sécurité car je ne peux espérer d’indemnités avant la fin de mon indépendance en Juin. Comme ce sont peut être les derniers, je chouchoute mes petits patients...la semaine prochaine quand les enfants auront repris l’école, je me demanderai quoi faire de mon matériel professionnel...je n’ai pas envie de renoncer à exercer comme psychomot bien qu’il ne sera plus possible de le faire la prochaine année en enseignant et en me formant le soir ...