Un pas après l'autre...
Les crocus sont en fleure, les jonquilles en bouton, les bourgeons des magnolias se préparent à éclorent pour annoncer le printemps et ca me réjoui ! Dès que les premiers moments de douceur s’imposent avec de belles journées ensoleillées je me sens réénergisée… et ce malgré tous les petits soucis du quotidien.
On sort enfin de toutes ces semaines pathos qui nous ont maintenu en vase clos. Plus que jamais on a besoin de se saisir de petit moment pour nous ressourcer et nous sortir de cette petite routine scolaire imposé par le rythme de Bibi et celui d’MPL qui vit maintenant dans un carcan d’obligations soutenues.
L’accueil n’a pas été top dans cette équipe de pépettes solidaires et conformistes au possible. Forcement il dénote et son expérience associée à ses performances langagières sont susceptibles de faire de l’ombre aux plus ambitieux qui viennent d’arriver. Par conséquent ils peuvent se sentir menacés, tout comme ceux qui ont déjà une assise et perçoivent une dissonance de positions dans les compétences requises pour enseigner. Comme il a déjà roulé sa bosse ces dernières années et qu’il est désormais bien outillé pour établir des profils type dans les équipes en anticipant leurs approches, il est peu manipulable. Ca pose problème car un bon remplaçant se doit de se soumettre et d’être dupe… Ma compassion et ma compréhension des enjeux est grande car j’ai occupé cette place désagréable pendant des années.
Par la suite j’ai été titulaire de mon poste et de façon très prévisible la solidarité de mes collègues en mon absence s’est manifestée par le dénigrement de ma remplaçante alors qu’elle était très compétente (la preuve en est qu’à l’annonce de ma démission c’est elle qui m’a succédé. Plus on fait de remplacements plus on devient polyvalent et augmente notre degré d’adaptabilité, alors qu’un titulaire optimise ses compétences et les fait évoluer dans un cadre plus étroit. La bienséance, si on ne veut pas prendre de risques, est de ne rien en montrer pour continuer de flatter l’égo des sédentaires. C’est ni plus ni moins qu’un jeu de rôle, tout comme on peut le faire en tant que stagiaire…
Ces 4 prochains mois risque d’être difficiles pour lui car il rencontre une équipe qui pu la perfidie à plein nez ! Ce à quoi il faut ajouter l’éloignement et les contraintes de temps de trajet… chaque semestre est un nouveau défi pour l’un comme pour l’autre depuis bientôt trois ans. J’espère qu’il en sera autrement dans un peu plus d’un an quand il aura trouvé où se poser et que je ponctuerai ma formation.
Pour l’instant je viens d’amorcer un module thérapeutique avec cette formatrice qui me sort par les yeux ! J’espère qu’elle ne sera pas un frein à mon évolution sans quoi je devrais redoubler d’énergie...pour lui passer sur le corps si il le faut ! :D
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Hier la cuisine sentait bon les crêpes faites pour le gouter, j’allaitais June dans le fauteuil près de la bibliothèque, MPL se décidait dans la cuisine sur ce que nous allions préparer pour le soir, et Bibi attendait de participer perchée sur sa chaise à hauteur du comptoir. Je les contemplais en étant dans une bulle de douceur avec JJ quand une pensée me vain : il y a deux ans jour pour jour nous étions dans notre ancien appartement, MPL était sur le canapé à siester quand je l’ai réveillé pour lui tendre une petite boite. "on avait dit qu’on ferait rien pour la St Valentin!" je lui dis d’ouvrir quand même et il découvrit un test de grossesse ! Toute ma vie je me souviendrai de son expression ambivalente, entre étonnement et joie… Et nous sommes là, deux ans plus tard...tout va si vite ! Les moments de bonheur les plus précieux se logent dans le quotidien où nous sommes à quatre, le reste n’est qu’une gravitation du monde autour de notre bulle !