Custo diariste

habitée!❤

L’emprunte du temps n’a jamais été aussi marquée qu’à présent. La grossesse me fait pleinement prendre conscience du moment présent et du fait qu’il y a un avant et un après qui seront complètement différents. Un avant où je vivais seule, voire au plus près de mon conjoint en œuvrant pour partager le plus possible et créer un équilibre de vie heureux. A présent l’union est bien plus forte, le lien créé par la présence de cette enfant à venir est considérablement renforcé par tous ces partages quotidiens où nous sommes trois à communiquer et donc à nous "égo-ventrer" en trio. Et cette après sur lequel nous projetons réellement ce qui sera notre famille né de notre première cellule de couple.

On entend massivement depuis le début "tu vas voir, ca va changer ta vie" mais je n’en mesurais les faits.
Depuis maintenant deux semaines, la présence de Pouchon que je vivais sous forme de considération, d’attention et surtout d’abstraction n’était qu’imaginaire, donc distante et indirecte car elle se vivait uniquement à travers l’évolution de mon corps et de ses symptômes. Désormais il est bel et bien là. Tout à l’heure encore, alors que je lisais au calme dans la voiture en attendant son père qui était à un entretien, je l’ai senti bougé ! J’en reste encore surprise tant cette sensation est nouvelle. A chacune de ses manifestations je réalise un peu plus que je suis habitée ! Sa présence est maintenant bien concrète et surdimensionne émotivement le moment présent. Comment se sentir plus vivant qu’en étant traversé intensément par ses émotions nouvelles ?

Et après ? Je reflétais à MPL tout à l’heure que nous étions en transite dans la hiérarchie familiale et que ce sentiment de mouvance était troublant. Jusqu’ici nous étions les enfants de nos parents et les petits enfants de nos grands parents. Désormais nous serons parents et futures grand-parents dans peut être un peu plus de vingt ans ! C’est très pertinent mais il y a toujours un grand pas entre le savoir théorique et la prise de conscience qui a lieu par le biais du vécu. Le poids de nos responsabilités se déplace et s’accentue. Ca aussi nous nous disions que c’est une évidence...juste avant que je me rappelle de quelques exemples d’ancienne connaissance qui me semble bien irresponsable rien qu’en ayant envisagé de mettre un enfant au monde…

Le quotidien : pour l’instant la période glorieuse se vit bien même si elle est plus asymptomatique que glorieuse ! :p Malgré cette tranquillité je me trouve quelque peu flegmatique et parfois les baisse de tension ainsi que les asthénies sont bien perceptibles. Il me reste encore plus de trois semaines de travail avant Noel, j’espère juste pouvoir aller jusque la sereinement pour ne pas m’arrêter trop tot.
La maison est toujours en vente et les visites s’enchaînent. Bien que les contre visites se font plus fréquentes les offrent ne tombent toujours pas.
Pour ce qui est de notre implantation ici j’avoue que je suis assez décue de ce système de recrutement fastidieux et que les perspectives d’ailleurs semble désormais inéluctable… j’ai l’impression que nous sommes juste dans l’optique de gagner du temps ici pour cette année… pour accueillir Pouchon, vendre la maison, prendre mon congé....
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Ces jours ci les attentats du weekend m’ont fait me questionner sur les conditions dans lesquelles nous mettons cet enfant au monde. J’en ai été attristée mais malgré ce fort sentiment de compassion je n’ai pas senti de stress pouvant affecter le bien être du bébé. Lors de ma reprise à l’école lundi après midi, et alors que le matin même une prise de parole et une minute de silence furent offert aux enfants, j’ai demandé à l’un deux ce qu’il avait retenu de tout ca. Sa réponse concise et son anxiétée palpable m’ont grandement inquiétées ! "bin c’est la guerre" !
Nous déplorons avec MPL que cette rhétorique de guerre soit employée avec tant d’aisance pour qualifier les faits. Je ne veux pas que les enfants (et bientôt le mien) vivent les choses sous cette angle la, simplement parce que le sens que nous mettons sur ce mot n’est pas le même que le leur. Et pourtant en employant ce même vocabulaire nous leur transmettrons tous ce qu’on en connait. La guerre pour ma génération dite "de paix", c’est ce que nos parents nous on transmis de leurs parents; à savoir une occupation omniprésente et massive, un danger permanent, la terreur et la méfiance sans répis… Et nous ne sommes pas dans cette dimension avec ces événements. Nous vivons les impactes d’une guerre à laquelle nous participons au loin. Cette nuance dans les mots et les idées est importante et sécurisante pour nos enfants. Le discours des politiques ne permet que de justifier leur prise de position dans ce confit…