Custo diariste

la sphère de la stabilité 15 mai 2011

Ce soir ma discussion avec G (mon mari) nous amène à évoquer nos différences de tempérament. Je lui faisais constater les derniers changements qui ont eu lieu dans ma vie et la nécessité pour moi qu’ils aient lieu.

J’aime la nouveauté, la découverte, le mouvement. Malheureusement cet aspect est éphémère et par définition s’évanouit vite, laissant place à l’inspiration et la créativité pour motiver un nouveau projet, un nouvel évènement, pour s’écouter ou motiver une autre envie.

Lui est hyper stable, routinier, son équilibre psychique en dépend. Il est ouvert, curieux, tolèrent mais par le biais de l’observation. Il regarde le mouvement de son environnement mais ne participe en rien à l’actionner, l’influencer…

Bien sur il m’a témoigné ses craintes concernant mon goût pour le changement. Je l’ai rassuré en lui donnant une explication sincère et métaphorique. Expliquant que j’oscillais entre deux sphères. Cette représentation sphérique est pour moi forte en symbolique. Elle évoque la constance, la consistance, les rondeurs apaisantes et surtout la stabilité, le rassemblement autour d’un centre, un noyau dure, résistant qu’il représente très bien…

Celle de la constante dont il est la pierre angulaire, dans laquelle il est pleinement actif puisqu’il oeuvre quotidiennement au maintient de la stabilité et de notre vie à deux. Cet espace m’offre comme à lui la sérénité, un refuge de confort et de bien être mais je ne peux m’en contenter sous peine de m’ennuyer et de m’en écoeurer.

Alors pour participer à la préservation de l’équilibre de cette sphère je dois parfois m’en échapper et explorer sa voisine, vide, où je peux vivre la nouveauté, le défi, le risque, vivre intensément l’instant présent. Bien sur il me faisait comprendre implicitement ses craintes qui se portent sur les échappatoires que je pourrais y trouver et qui mettraient en danger notre vie de couple. Comme il ne peut ou ne veut pas les verbaliser, je n’ai pas jugé bon de le rassurer ! J’ai juste occulté mes envies d’extravagance pour ne pas l’affoler.

Je suis à l’age où les premières fois, si excitantes sont à mi chemin devant et derrière moi. J’en ai déjà vécu quelques unes et il m’en reste beaucoup d’autres… J’ai peur du moment où je serais trop vieille et que je ferais le triste constat des peu des choix qu’il me reste pour vivre encore l’excitation et toutes les sensations des premières fois.

J’ai pris l’exemple de la maison. Projet spontané répondant à l’envie du moment. Défi démesuré que j’ai adoré relever au pied levé et dans lequel j’ai tout donné.
Aujourd’hui, six mois plus tard, nous sommes installés et dans les finitions.
Cet évènement avait toutes les caractéristiques que j’aime. Il était soudain, avait son lot de surprises, il était démesuré, intense, valorisant, plein de découvertes, d’occasions d’apprentissage et se poursuit dans le plaisir après l’intensité du moment. Mais il laisse derrière moi le paroxysme du plaisir et l’intensité des premières émotions fortes qu’il a suscité.

Pour l’instant je suis et me sens contentée, mais je me connais assez maintenant pour deviner que ca ne durera pas. Le plus inquiétant c’est de me demander si ce fonctionnement me passera avec l’age?
A l’origine je ne voulais pas de maison. Le défi c’est offert à moi à travers cette occasion et j’ai été de suite animée pour vivre ce projet intensément. J’aime saisir l’instant.
Dans quelle mesure suis je apte à maîtriser ce comportement ? Je sais aussi que parallèlement je maîtrise mal les interdits et l’autodiscipline. Ces deux facettes de personnalité confondues peuvent gravement me sanctionner dans mes choix, alors vigilance, elles m’ont déjà fait vivre quelques extrêmes contestables moralement! !

J’ai bien conscience que c’est la stabilité de la première sphère (stable) qui me permet de m’offrir le luxe de vagabonder dans la seconde (nouveauté et fantaisie). Si je devais oeuvrer et mettre toute mon énergie à me réaliser dans la première je n’aurais plus la force et l’envie de faire autre chose, de m’évader dans la seconde.
Ce constat est effrayant par ce que je sais qu’en errant dans la sphère de la nouveauté je peux mettre en danger l’équilibre de la première et débalancer ma vie.
Le défi à relever est d’aller m’y promener pour le plaisir et la réalisation puis d’en revenir intacte moralement!...