Custo diariste

mnésie 1er aout 2011

Le tout premier ! Aussi loin que je me souvienne, quel est il ce tout premier souvenir?
Celui qui semble être à notre origine mnésique. Depuis un moment déjà, je fouille, je prospecte et j’inspecte chaque recoin de ma mémoire. Et oui, la trentaine, l’heure des bilans… Et puis la comparaison est musculaire, il semble qu’avec de l’entraînement on gagne en endurance et en facilité. Alors je m’exerce.

Je l’ai trouvé, il s’est figé puis confirmé. Par déduction son empreinte dans le temps c’est faite par relevé d’indices et d’indicateurs de temps. Je devais avoir quatre ou cinq ans. Quelques vérifications dans l’entourage pour m’assurer de sa véracité m’ont confirmé son authenticité.

Accroupi sous une table ronde, les mains en appui sur le carrelage blanc marbré, je me cache. Je fuis ma jeune tante qui me cherche probablement pour me punir. J’ai fais trop de bruit, c’est pas bon pour papi ! Comme le chat beauté chaussé de ses bottes démesurées, je porte aux pieds les talons volés à ma mère. Je peine à conserver mes appuis et je suis encore toute excitée d’en avoir fait allègrement claquer les talons. Je suis encore toute émoustillée d’avoir découvert ce bruit fracassant, cette résonance excitante qui vous impacte le corps en écho.
A tout instant elle peut me trouver, je m’apprête à m’échapper.

De ma position je vois les roues du fauteuil de papi, et je baigne dans une ambiance désagréable, enfumée par la gitan maïs de l’infirmière qui vient quotidiennement lui faire ses soins. Elle est étonnante, une cigarette en allume une autre!
J’entends en continue le chant des perruches que mon grand père adore et les interludes des pin-ups en soubrette du coricocoshow que j’aime plus que les dessins animés ! Les chorégraphies et les chansons des Cocogirls n’ont pas de secrets pour moi !

C’est étrange par ce que je me souviens très bien de tout ce que je voyais du dessous de la table de la salle à manger, mais aucun souvenir de la maison de mes grands parents ! Si ce n’est la salle de bain où je détestais les longues séances de coiffage à démêler mes cheveux longs et frisés toujours tout emmêlés ! Ca tirait, ca faisait mal…

Aujourd’hui c’est prouvé et largement démontré : les réactions sensationnelles ou émotionnelles de fortes intensité marque une empreinte de souvenir plus profonde.
Je pense que cet instant devait être fort en émotions ou en excitation pour qu’il m’ait marqué précisément à cet instant....

Pour les nostalgiques ! http://www.youtube.com/watch?v=45dHuvG1u6A&NR=1