A poil!
Nous sommes à la veille du départ. Les vacances d’été sont un point d’arrêt, une imposition de recule sur ces derniers mois. Le 1er Juillet 2022 je dégottais le boulot rêvé. Convoité secrètement depuis un an lors d’une visite de démarchage. J’avais appris par hasard le départ de la YM. Le stress de la reprise post congé mat' m’avais fait fantasmer cette place à 7km de chez moi, dans mon secteur fétiche d’activité… Lors de l’entretien tout s’est déroulé comme prévu, tout comme mes premiers pas dans l’équipe...Quand six mois plus tard, je suis entrée dans cette phase impromptue de mélodrame impliquant un départ forcé, j’ai eu l’impression de vivre les montagnes russes émotionnelles.
En Janvier j’ai l’habitude de faire mes petits bilans comme tout à chacun. Depuis quelques années je me réjouis annuellement de voir s’agrandir ma famille, des avancés de mon entreprise, de mes formations...mais là ... Là j’étais complètement à côté de mes pompes ! Encore sonnée par cette uppercut que je n’ai pas vu venir.
J’entendais "tu vas rebondir. T’es pleine de ressources et tu rebondis toujours"... mais j’étais à terre, à ramper avec le peu d’énergie qu’il me restait pour répondre présente à mes proches. J’avais plus assez d’élan pour m’occuper de mon chantier professionnel.
Heureusement MPL est toujours bienveillant et compréhensif. Cette première année avec bébé qui me réveillait encore 6 fois par nuit, incluant six mois de travail intensif, à eu raison de moi. Cette arrêt brutal à été douloureux mais probablement salvateur. J’étais surement au bord du burn out ! Il a aussi amorcé une mise à nu progressive.
Plus de contrat salarié voulait dire un statut d’indépendante à temps plein sans avoir l’activité qui va avec ! Ce qui implique des charges sociales trop importantes à supporter avec mon activité restante. Travailler en tant que prof était justement l’exception qui ne permettait pas une diminution de ces changes avant au moins un an !
Avec MPL on s’est posé. On a cette force de la pensée duelle, cette intention solidaire qui nous unit. On a tout passé au crible, envisagé les différents scénarios et c’est le sien que j’ai retenu. Plus raisonnable, plus profitable à long terme pour tout le monde. Cela impliquait un changement radical, encore une fois, un changement de voie, un retour à la formation…
Dans l’urgence j’ai soldé mon activité, ponctué mes soins au cabinet, donné mon préavis de location… Trouvé un remplacement super dans le spécialisé… Ramasser mes affaires, trois mois plus tard fût un moment plein d’émotion. Symboliquement, mettre en carton ce que j’ai mis trois ans à construire avait quelques aspects ambivalents : la douleur d’être contrainte de finaliser 4 ans de formation suivi de 3 ans de pratique et le soulagement de délester de cette charge qui commençait tout juste à être confortable. La YM est un métier de passion mais l’enseignement est beaucoup plus compatible avec mes priorités de vie; participer le plus activement possible au développement de mes enfants et de mon couple. L’harmonie de la famille implique ce choix de raison.
J’espère bien pouvoir réouvrir les dizaines de boite de matériel stockées au garage ! En tant que "complémentaire", quand j’aurai de nouveau un job stable et surtout fiable.
Les six premiers mois de cette année ont contribués à un effeuillage professionnel, allant jusqu’à me mettre à nu. Aujourd’hui la vulnérabilité s’installe bien malgré moi. Elle m’impose ces doutes face à cette prochaine rentrée où tous les possibles sont envisageables. J’ai lancé toutes les procédures dans tous les réseaux en espérant que la donne de Septembre me soit favorable. Y a plus qu’à chasser les doutes, me libérer l’esprit pour passer des vacances agréables.