Custo diariste

Alors après?...

Il parait qu’on a déconfiné!Ici pas de changements majeurs. Après avoir passé une journée en famille je me suis sentie presque euphorique socialement, remplie, joyeuse et agréablement envahie. Ca m’a vite contentée. Puis retour à la réalité. La vie n’est plus comme avant. J’ai pu le constater en choisissant ma première destination de quartier aussi réfléchit qu’un projet vacances !
J’ai jeté mon dévolue sur mon fournisseur de tissu à défaut de pouvoir commander sur le net ( Ouverture des sites 8H fermeture des prises de commandes pour la journée 8H01!) puis ce fut l’imprimeur (toujours à deux rues!) pour glâner des plastiques afin de faire des visières… En reprenant la voiture après toutes ces semaines et 2 minutes de conduite, j’étais presque grisée par la vitesse à 60 à l’heure ! :D

Etrangement la fin du confinement devrait générer un besoin de compensation social, mais c’est tout le contraire ! Je sature des gens. Je me sens épuisée après toutes ce temps à être sur tous les fronts : maison/enfant/couture/pression indirect liée au travail exigent de MPL.
On a tous vécu une expérience unique et parfois si contrastée...certains on glandé à se perdre, voire déprimer, d’autres ont doublé leur temps de travail ! Certains se sont vu complètement isolé, délaissé, d’autres ont vécu dans une promiscuité invivable. Certains y ont trouvé des ressources monétaires en se réinventant ou en compensant, d’autres ont pu que subir et tout perdre !
Cette crise a laissé peu de monde indifférent au changement. Et maintenant ?

Maintenant c’est repos pour moi. J’ai besoin un temps off pour me retrouver, me repenser et surtout récupérer.
Hier pendant que je tentais de coudre je pensais au quelques minutes qui restaient avant la préparation du repas que je devais anticiper. Une cliente en réflexion de projet bombardait ma messagerie de suggestions. Ting Ting Ting...Pendant ce temps Bibi entourait ma jambe d’un pansement géant fait d’une écharpe qui désagréablement me tenait super chaud et mobilisait le pied qui ne servait pas à coudre. Quand JJ est arrivé pour réclamer tété en chouinant et en tendant les bras qui parfois m’agrippait. MPL est arrivé en me disant "prends la une minute..." Ma pulsionnalité était à son apogée et ma contenance au plus bas. J’avais la boule dans la gorge, du mal à respirer, j’étais apathique, insensible aux pleures et j’eu envie de me débarrasser de mon autre fille à coup de pied ! C’est ce qu’on appelle des phobies d’impulsions, des pensées violentes inavouables :( ...elles n’ont pas lieu qu’au post partum mais aussi aux limites de la dépression parental !

Il est temps de réagir. Ce matin j’ai enfin pu étendre ma nuit à plus de 6h en dormant un peu et de suite j’ai été plus en empathie, en pleine conscience, en phase avec elles, dispo et ouverte aux échanges avec MPL aussi...On a fait des confitures de cerises… la fatigue psychique est une priorité absolue, un essentiel, une base à préserver.

Ca fait deux semaines qu’on est sous pression, MPL descend juste pour manger, parfois même après ! Il bosse comme un fou et ne s’arrête que pour manger vite fait, dormir peu...on a vraiment besoin de se retrouver tous les 2 et tous les 4. Un comble quand on sait que ca fait des semaines qu’on est en rapport exclusif et en vase clos ! :)

Ma mission de confection se tari et tant mieux, j’en ai marre. Je vais faire des petites robes pour les filles avec les chemises trop petites de papa… et mon tambour zen devrait bientôt arriver ! En Janvier j’avais envie de me mettre au violon mais bon…