Custo diariste

Des idées plein la tête!

Les transitions se vivent dans le paradoxe d’une concomitance entre une fin et un début. En l’occurrence une fin d’étude et un début de projet professionnel pour moi. Je n’ai pas les pieds au bord d’une plateforme, prête à sauter dans le vide. Cette phase est prévisible et peut être préparée, investie pour que la bascule se fasse en douceur. J’imagine qu’un étudiant finissant comme un retraité partage avec moi ce sentiment ambigu de peur et d’excitation.

Ce métier me plait pour ce qu’il offre en perspective créative et en option d’indépendance. Alors quand je pense à "l’après" il me semble évident que ce sont deux notions fondamentales que je me dois de prioriser. Ici les Ym sont étrangement considérer. En France on entre péniblement dans une école, on fait ses 3 ou 4 ans d’études et avant même d’être diplômé on est sollicité, voire engagé tant la pénurie est grande. C’est tout autre chose ici où tout est compliqué. Cette profession existe à part entière depuis une poignée d’année, de ce fait tous les anciens autres professionnels sont pour la plus par des usurpateurs, d’autres paramédicaux qui se sont autoproclamés Ym en plus de leur profession initiale sous prétexte qu’ils travaillent par exemple auprès d’enfants… Et c’est sans compter tous ceux qui s’octroient le titre abusivement, les enseignants, les kinés, les profs de gym, les psychologues même! ! C’est unique en Europe et c’est assez rageant. J’ai presque envie de faire une campagne de dénonciation ou de sensibilisation pour responsabiliser les parents qui confient leurs gamins à des faux compétents.Ou d’entrer en douce dans les salles d’attente pour placarder un macaron qui dirait "affiche ton dilpôme si t’es cap'!" :D

Bref j’ai un peu l’impression d’être un poisson naissant plongé dans un océan de requins !
La plus part d’entre nous se sont spécialisés et ont déjà une autre profession de sécurité, d’autres ouvriront simplement leur cabinet, et les moins téméraires s’introduiront dans une maison médicale pour s’assurer d’une base de clientèle. (et je ne parle pas des autres : les opportunistes qui s’incrusteront ou voleront les idées/projets des autres en trouvant les moyens de le faire avant eux ! Ceux la, depuis mon vécu avec Diariste je les fuis comme la peste et je les vois venir à des kilomètres!).

Mille pensée me traversent et mon coeur balance. Une option en maison médicale est proposée actuellement mais...ca me donne l’impression d’une maison de passe ! (peut être que je me trompe et que les conditions sont tout autre) A priori en plus de payer son loyer on reverse un pourcentage de ses gains, c’est donc exclus pour le moment...peut être si j’agonise !

Le mieux serait d’être engager dans une structure qui offre des options sécuritaires, enfin c’est ce qu’on vous laisse croire car en réalité elles vous engagent que si vous avez votre statut d’indépendant ! Bien sûr elles vous virent n’importe quand elles veulent et savent jouer de cette menace. Et puis je dois dire qu’après 20 ans d’institution j’en ai ma claque des réunions, des concertations qui n’en finissent plus juste pour lever le petit doigt, des situations sclérosées à cause de décideurs planqués…

Alors il reste la possibilité d’être indépendante.
Et c’est là que tout ce complique et que j’ai l’impression d’avoir les pieds à quelques centimètres du grand plongeon!
Ici ce n’est pas la France où on vous prend par la main, où on vous demande rien, vous signer un document et hop vous êtes auto-entrepreneur en ayant parfois un budget d’assistance pour se lancer!
Non là il faut payer par avance un trimestre de cotisation sociales, prouver qu’on a des compétences comptables, trouver une assurance qui veille bien nous couvrir avec notre spécificité… Avancer sur une année tous les frais inhérents au lancement avant d’espérer les récupérer partiellement sur ses impôts et tout ca sans garantie de trouver des clients!!...en gros une prise de risque énorme!
Alors forcément l’excitation de cette perspective me noue un peu le ventre.

D’abord il faut faire du tri dans ma tête car c’est l’état de fusion et de pression ! Par où commencer ? Dois je me laisser un mois avant de commencer pour faire ma pub, mon site, mon logo, cibler ma clientèle, faire du démarchage pour trouver "des rabatteurs" paramédicaux, rédiger des projets de formation à temps perdu et en bombarder les hôpitaux et différents organismes?...
L’idéal serait de trouver un mi temps de "n’importe quoi" et d’être indépendante le reste du temps pour profiter d’avantage de lancement tout en ayant une sécurité salariale mais malheureusement ce ne sera pas en tant que Ym car le statut d’employé n’existe quasiment pas. ...

Avec tout ca je peine un peu à finaliser les 10 dernières pages (les plus critiques) de mon travail de fin d’étude...il va bien falloir...alors pour me vider la tête j’ai commencer à coudre de nouveau...un petit coin du salon est désormais consacré à mon foutoir et j’ai déjà fait trois mes cadeaux de Noel fait maison ! :D
Bon chaque chose en son temps...tout ca doit cheminer en pensée...Heureusement MPL me rassure "prend ton temps, rien ne presse..."