Custo diariste

Souvenirs d'enfance

Ce sont les dernières écritures devant mon bureau provisoire. Il se tient au milieu d’un tableau naturel. L’immense jardin de la propriété décline ses souffrances saisonnières avec son herbe jauni. Je me vois encore dans ce décore à 10 ans ! Courant et grimpant sur ses pins biscornus couchés partiellement. Ils ont ensuite retrouvé leur verticalité lors de leur croissance. La tempête de 99 les à ensuite tous balayé !
L’année suivante alors que je rendais visite à mes parents, j’ai aidé Mick à tronconner les chênes devant la maison et à replanté de suite un eucalyptus fluet d’à peine deux mètres. J’étais meurtrie par ce désastre. Des monticules de bois se formaient ici et là telle des carcasses qu’on entasse pour avoir une visibilité sur le champ de bataille. Mon terrain de jeu favori était dévasté. Mes souvenirs balayés par l’émotion prégnante du moment. Des tuiles jonchaient le sol, la terrasse était partiellement arrachée, les arbustes dépouillés…

Un petit chêne pris place au milieu du jardin. En le voyant l’été suivant je me suis dis secrètement que mes parents n’avaient pas été très ambitieux en le choisissant, lui qui a une croissance si lente. Des fruitiers, un olivier, un figuier sont venus complèter le fond du terrain.
Je n’y suis pas revenu avant mes trente ans ! Dix ans de construction personnelle éfreinée où j’ai priorisé d’autres lieux de vacances. Lasse de vadrouiller, des itinérances et de leur simprovisations, j’ai décidé d’y emmener mes neuveux Laura et Louis pour un été. J’étais très surprise de voir ce petit gringalet de chêne aussi haut qui nous a offert une grande fraicheur pendant la canicule !
Un tourbillon de vie d’une décénnie plus tard et me revoilà plantée là. Le rouge gorge familiarisé par Mick se pose sur le dossier de la chaise d’à côté pour réclamer ses miettes quotidiennement laissées sur table à son intention. J’ai maintenant l’âge de mes parents, mes filles courent sur la plage où j’ai fait mes premières brasses pour apprendre laborieusement à nager.

J’écris pétrie de nostalgie sur ses lieux dont le paysage décline les marqueurs du temps. Ici je suis toujours dans « l’ici et maintenant » tout en étant témoin du passé. Engluée délicieusement dans une pause de vie. Une succession de moments pleinement choisi dans des contrastes de plein (d’activités) et de vide (détente).

Comme il est étrange d’avoir conscience de la dimension du temps par le biais de ce que la nature offre à regarder. Jamais je n’aurais cru à vingt ans que je serai là pour profiter des biens fait de cet arbre dont j’avais sous estimé la croissance.
Ma préoccupation actuelle est inversée ! Aujourd’hui on se soucis de devoir élaguer pour limiter un entretien qui commence à peser pour mes parents. Que va devenir ce lieu chargé d’histoire, empreint de mes meilleurs souvenirs d’enfance ? En le quittant dans quelques jours je ne pourrai pas occulter la pensée d’une éventuelle dernière fois…tout comme ce sera le cas à chaque fois que je les embrasserai avant de partir.

Je me souviendrai de tous ces moments forts vécus ici : premières vacances en amoureux, première vacances à caractère familiale avec les neveux et nièces, première grosses remise en question de couple, le mariage de NN dans le jardin et sur la plage du village, premières vacances à la mer pour mes petites chéries et…premier job décroché hier en tant que YM ! !
Et oui la nouvelle est tombée par mail. J’avais postulé juste avant de partir en me disant que je m’en voudrais de ne pas le faire et que de toute façon je partirai en vacances quand même ! J’ai fais ma demie journée d’essai en étant bien pessimiste car les job salarié de ce type sont rarissime, la concurrence tout autant et bien souvent le choix est déjà fait… Je crois avoir bénéficié d’un changement récent de direction qui a voulu s’affirmer dans ses propres choix !... Je commencerai donc le 1 er Septembre ! !

C’est une grande aubaine pour deux raisons :
Etre salariée m’évitera de courir après une clientèle et d’avoir un revenu aléatoire la première année (un planning de consultations sera établit par la direction en fonction des besoins des familles et des enfants…)
Grace à ce mi temps je pourrai accèder à mon projet principal d’indépendante mobile…
C’est fou…aussi tôt diplômée et validée pour exercer et aussitôt recrutée ! ! Je suis sous le coup de l’excitation et de la peur face à l’ampleur de la tâche…