Custo diariste

Veille de rentrée

Moment de bascule entre la détente, le recule des vacances et le renouveau actif qui s’annonce. Une ambiguïté émotionnelle, mélange d’excitation qui me pousse vers l’avant et de craintes qui me retiennent. Le tout couplé à la dimension familiale de ses ressentis, génère une tension croissante. A ce stade elle est juste perceptible et mesurable au rythme des tâches qui s’accélère.

MPL à ses attributions pour une fois. Le gros du travail de l’année à déjà été produit cet été et la collaboration avec son nouveau collègue s’est révélé aisée. Ce sont les cours du soir et son examen de cette année qui l’inquiète.
Le hasard aime nous compliquer la vie et pourtant on gagne presque tous ses défis ! Cette année nous seront absent le même soir de la semaine; pas simple pour trouver une nounou de confiance en dehors des temps périscolaires. Et pas question de laisser les filles à une ado greffé à son portable alors que chez nous il n’y a pas d’écrans!
La surprise de résolution est venue de papy qui désormais est à la retraite, il accepte de venir garder les filles ! Ca nous enlève une grosse épine du pied et surtout nous ferons grace à lui une généreuse économie qui boostera notre projet maison…

Ma JJ va faire sa toute première vraie rentrée ! Le covid ayant perturbé ses premier pas en classe d’accueil, elle n’a fait qu’un contact d’à peine trois semaines. Haaa mon petit bébé va à l’école comme une grande!... Elle est encore si petite (fluette avec ses 10Kg tout juste dépassés!). Elle en est pas moins débrouillard et coatchée par sa soeur dans les temps de jeu livre. Depuis quelques temps elle est en phase d’affirmation prononcée et se vie encore dans un conflit interne de fusion/défusion aux extrêmes.
Elle n’a encore pas renoncé à sa têté du soir mais s’en détache progressivement dans les fréquences diurnes. Je vois dans ses comportements et expressions corporelles qu’elle se rempli et s’autostimule par compensation, ce qui est un bon signe de prise d’autonomie. D’un autre côté elle cherche et s’impose dans des états de fusions violents me poussant à me positionner là où elle n’est pas en capacité de le faire.

Anecdote liée à ce propos : alors que nous allions partir de chez Virginie les filles sentaient le départ imminent. Elles courraient frénétiquement en rond dans le salon quand Manue est arrivée de façon impromptue. Elle venait passer la nuit ici ... Ses raisons médicales inquiétantes furent vites évoquées. Lors de cet échange et alors que je continuais de préparer le départ tout le monde était en mouvement, les voix portaient, la tension montait. JJ est venue butter contre moi pour chercher la contenance comme elle peut le faire parfois (elle me rentre littérallement dedans quand elle est éclatée et attend que mes bras se referment sur elle pour la contenir et l’apaiser puis elle repart un peu plus calme. Elle répète l’opération trois ou quatre fois jusqu’à se sentir suffisamment régulée dans sa dynamique tonique). Cette fois la tension était à son apogée et une violente douleur m’a saisit sur la hanche gauche où elle m’avait percuté! ! Elle m’avait mordu !
Gage de fusion extrême.
Dans un mouvement réflex je l’ai évincé de la main. Comme celle ci était à hauteur du visage et à quelques centimètres seulement je lui ai mis une claque ! Rho en le disant je suis encore toute chamboulée viscéralement!
La culpabilité tient très peu de place dans ma vie mais dans ce vécu elle trouve a se loger. On est resté figé, Bibi s’est immobilisée, le silence s’est imposé.
Après ces quelques secondes de suspend où je me suis sentie gagnée par l’effroi, je me suis mise à sa hauteur. En la prenant dans mes bars elle a retrouvé son souffle et s’est mise à pleurer "rho je suis désolée mon petit coeur, je l’ai pas fait exprès, je sais que toi non plus!". Je l’ai consolé pour qu’elle retrouve son calme et avant de la remettre au sol je lui est expliqué qu’elle ne pouvait pas mordre et que je ne lui en voulais pas.
Le haut de ma cuisse porte encore les stigmates de moment!
Je sais que l’allaitement prolongé créer un rapprochement hyper favorable à l’enfant qui vit sa progression d’autorassurance au rythme de sa maturation psychique concernant sa sécurité interne, mais d’un autre côté le détachement est moins simple qu’avec un sevrage précoce.
Avec la reprise du travail et son entrée à l’école j’espère qu’on trouvera de nouveaux moments de partage…

Bibi quant à elle se réjouit de sa seconde année. Elle va retrouver ses copains. Savourer le plaisir de la découverte… elle aimerait apprendre à nager, je vai donc essayer de lui trouver des cours de natation ! J’aurai encore la joie de les véhiculer trois jours par semaine, de les entendre baragouiner dans leur langue sur la banquette arrière pendant qu’elles me laissent l’impression d’être leur chauffeur ! :D

Petit coup de pression : les proprios sont venu réclamer leur droit de visite ! (ici la loi leur permet une à deux par année!)
Ca m’a booster pour tout passer en revu. Depuis je n’arrête plus de faire du tri ! Cette intrusion annoncé nous a laissé un gout amère et nous a poussé à nous projeter dans un future chez nous. Malheureusement la loi vient tout juste de changer ! Fini l’accession facile à la propriété. Désormais 9 prêts sur 10 sont refusés! ! On va donc penser notre projet sur plusieurs années…

Ces derniers jours j’ai fait quelques aller-retours au boulot pour prendre mes marques et ne pas tout faire au dernier moment. Ce qui s’annonce m’enthousiasme : trois jours de travail/semaine dont deux grosses journées avec des alternances de groupes "éducation/prévention" et des consultations thérapeutiques (qui s’annoncent sport ! Que des petits mecs avec des problématiques lourds...) les séances et les suivis ne m’inquiètent pas trop, les à côtés par contre… réclamer les payements, rencontrer tous les parents...le pire est de devoir participer aux fêtes/expo/Stages...qui sont liées à la vie de l’association. J’espère aussi fortement m’en tenir le plus possible à mes heures de travail… même si à priori j’en doute…