Tiens toi bien!
Il y a quelques jours alors que j’étais dans mes pensées sur mon trajet ritualisé qui m’amène à mon travail, je me suis fait surprendre par ce qui m’est apparu comme une vision ! Un "bambi" broutait paisiblement sur le bord de la grande voix ! Stupéfaite je suis restée quelques minutes engluée dans un sentiment ambivalent d’émerveillement et d’effroi, en me disant que j’étais à la fois privilégiée de ce spectacle (aussi fugace soit-il) et terrifiée de constater qu’à chaque seconde il frôlait la mort d’un pas...et puis j’ai pensé à une amie qui m’a dit un jour que la nature nous offrait des spectacles incongrus comme un signe d’alerte dans nos vies… Je me suis demandée par la suite quel était mon degré de conscience sur l’aspect éphémère de la vie ? Quelle place occupe la menace de la rupture sur mon sentiment de continuité l’existence, autrement dit ma conscience de la mort.
Je suis de ceux qui habitent les berges de la vie. Si je n’étais pas née de ce côté j’aurais surement été emportée par les tumultes des événements qui m’ont tant de fois mis à l’épreuve. Jamais je n’ai pensé que je pouvais être délogée de cette espace; l’élan vital, la niaque de vivre à toujours été mon leitmotiv. Et pourtant indirectement je côtoie son antonyme. A travers la dépression qui inlassablement peut tirer les êtres par le bas...sournoise elle appelle les âmes de façon continue, insidieuse. Elle se dissimule sous les meilleurs aspects parfois, se veut trompeuse socialement… je la vois, je la sens, je sais qu’elle est là et je la haie pour ce qu’elle menace de prendre ! Si nous étions des vases communicants je la prendrai à charge, j’engagerai le combat et je défendrais bec et ongle ce qu’elle convoite sous mon nez !
Impuissante je ne le suis pas. Un lien de concupiscence vient la contrer et faire obstacle. Je tiens autant que possible ce à quoi je peux renoncer : l’Amour que j’ai pour cet homme, la place qu’il a dans nos vies maintenant et dans celle qui l’a à prendre pour notre avenir à tous.