Custo diariste

Il arrive...❤

Lorsque je changeais souvent d’équipe j’ai constaté que les conversations (surtout dans un milieu de femme) drainent souvent les mêmes sujets familiaux et commencent très souvent par un "..et tu as des enfants?". J’ai toujours senti et constaté que lorsque la réponse est non on est très rapidement évincé de ce qui suit ! Comme si nous entrions dans un champ de compétences et de savoir inconnu. En étant enceinte j’ai senti un véritable virage dans ce comportement type. Désormais même la secrétaire à qui je n’ai pas parlé depuis un an, ou la responsable de la brocante du coin que je n’avais jamais vu avant me tiennent en otage pour me raconter leur expérience ! Pas une femme ne m’a épargné de son propre récit et fait ressentir une forme de solidarité. A chaque fois, et surtout depuis que je suis devenu familière de l’exercice, je me saisi de cette logorrhée impromptue pétrie d’émotion pour éviter de me narrer réciproquement, tout en restant bienveillante. Malgré tout ca ne tari par le flux ! Mais ca m’épargne au moins de devoir dévoiler ce que je considère comme faisant partie de mon intimité.
Parenthèse : Ce constat me laisse une vision trouble,assez paradoxale, que je peine à apprivoiser et que j’ai partagé philosophiquement un soir avec mon chéri : "comment peut on avoir ce sentiment, voire la conviction de vivre un événement unique et de constater son universalité, voire sa banalité commune en parallèle?"

C’est une forme de transition vécu en collectif. Je me doute bien que ce nouveau statut de parents nous fera entré dans la coure des grands, nous permettra de pouvoir participer à ces fameuses conversations dont on nous excluait implicitement avant cela et que désormais des sujets tels que l’éducation, le vécu des premiers mois et autre seront forcement plus présent.
Ce type d’échange est déjà un peu inconfortable pour moi. Il me renvoie à une sorte d’uniformisation, une tentative de conformisation qui passe par les échanges parentaux et qui nous contraint déjà à devoir nous justifier. Par exemple il y a quelques jours ma belle mère me demande :
"ta valise est surement déjà prete?" Ce a quoi je réponds
"oui j’ai mis deux trois bricoles dedans". Devant son expression perplexe j’ajoute
"parce qu’on ne restera pas. Le lendemain au plus tard nous serons parti" Alors ma belle soeur dit
"mais il vous laisseront pas partir..." Je l’ai interrompu en précisant fermement :
"il le faudra bien, c’est encore moi qui décide!" ... Ou encore "et vous avez choisi un pédiatre?".
"pourquoi faire ? Si il a une complication qu’un généraliste seul ne peut solutionner j’en vois pas l’utilité. Pourquoi anticiper le fait qu’il sera malade et qu’il aura besoin d’un spécialiste?" Rhoo j’ai bien souvent l’impression d’être en dehors des sentiers battu et que bien que mon entourage soit adorable et sans jugements, j’ai souvent l’impression de devoir préciser ce qui ne parait évident que pour moi.
Je me dis quand même que nous avons la chance de vivre à une époque où tous les choix et les facons de faire sont permis et qu’il est essentiel, surtout pour des parents en recherche de réassurance ou de confirmation de soi, de tatonner et de chercher à se caller sur les autres. Je n’en ressens pas le besoin et j’ai bien conscience que parfois ca me met en marge mais je l’assume sans difficultés.

Depuis quelques jours je limite mes déplacements au quartier. Dans quelques jours nous irons peut être en France faire quelques courses (moin chères qu’ici) mais nous avons désormais tout ce qu’il faut pour l’arrivée du petit. Nous n’avons pas forcement vécu ce syndrome du nid à faire, ni l’empressement à maitriser notre environnement avant qu’il arrive. C’est dans la détente, les lectures, les exercices et une grande proximité relationnelle que nous trouvons du réconfort et préservons notre sérénité. Hier nous avons revisualisé les différentes positions de l’accouchement, trouvé quelques musiques douces… j’ai aussi fait tous les produits cosmétiques maison et aujourd’hui je confectionnerai ses derniers bavoirs, MPL fixera le siège auto...c’est une façon de nous signifier mutuellement que nous sommes prêt.

Comme il est étrange ce cap où on réalise qu’à tout moment il peux décider de sa venue ! Je crois bien qu’il est désormais bien descendu, mon ventre a changer de forme. Il est toujours aussi beau et sans vergetures (rien de mieux que l’huile), et il ne cesse de bouger, peut être commence t il à manquer de place?... Je verrai la SF jeudi, surement une dernière fois avant l’accouchement…