*Un échange*
"Quelle idée d’acheter ca ici ! J’dois rendre cet article avant de quitter la région sinon il me restera sur les bras..." Je tourne en rond sur le parking du magasin quand je vois dans un renfoncement ce qui ressemble à un service après vente. Je me stationne rapidement, passe les portes vitrées et arrive dans ce hall à peine chauffé qui ressemble à l’accueil d’un entrepôt ! J’hésite en pensant mettre trompée et tente de m’approcher du comptoir de réception. Mais des tas de femmes sont déjà en attente et les deux réceptionnistes semblent se contenter de vaquer à d’autres occupations !
J’observe le groupe et attente et constate qu’elles sont toutes vêtues de la même façon; jupes longues, foulards sur les épaules ou la tête… elles ressemble à des Roms. Je me dis qu’elles sont peut être venues en groupe pour une réclamation et mon empressement me pousse à me frayer un chemin. J’attire l’attention et une réceptionniste me demande gentiment en quoi elle peut m’aider. Quand je lui dis que je viens pour échanger un pull dont la taille n’est pas la bonne elle me dit avec déception puis avec dédain que je n’ai cas faire comme tout le monde et attendre !
Perplexe devant une telle attitude je tourne d’abord les talons mais ma curiosité me pousse à demander à ma voisine ce qu’elle est venue réclamer. Elle me dit que c’est la même chose que moi ! Je souris avec malice et gentillesse et lui demande d’où vient ce pull.
"On les récupère" me glisse telle discrètement avant d’ajouter : ils jètent les invendus tout emballés. Alors on vient les échanger ici contre des avoirs quand les caissières jouent le jeux. Comme ca on peut aller chercher de la nourriture dans le magasin.
Je continue de lui sourire en lui disant que c’est bien judicieux et je lui demande intriguée :
- Pourquoi vous semblez toutes être sur vos gardes alors?
- Parce que parfois on les agace et sans prévenir la sécurité nous chasse. Certaines on déjà été blessées… Elle semblait disposée à en dire plus quand un monsieur distingué à fait son apparition. Sa prestance et son air affable inspirait à priori confiance mais je distinguais clairement un être trouble et interessé, ce qui s’est vite confirmé. Une partie de moi me criait qu’il était tant de partir, que j’avais rien à faire là mais une autre me disait que je devais savoir ce qui se passe ici.
- Mes dames c’est votre jour de chance ! Vous avez devant vous le directeur de la fabrique de Talmont, nous avons grand besoin de petites mains habiles, de ce faite que toutes celles qui veulent travailler se mettent sur le côté. Après une longue hésitation trois d’entre elles se sont détachées du groupe. Collée à l’une d’elle j’ai simplement suivis le mouvement.
Il a prit le temps de nous scruter et a demandé à l’une d’elle en me désignant:
- Est elle avec vous? Le non de la tête confirmait ce qu’il avait aisément deviné à ma tenue et mon aspect âpreté.
- Que faites vous là Madame?
- J’ai du me tromper de comptoir pour l’échange d’un article mais je suis toute aussi chanceuse que ces dames car je cherche aussi du travail.
Intérieurement je faisais taire ce signale d’alarme qu’on ressent quand un prédateur est assez proche de vous pour que vous ressentiez son souffle !
Il me dit presque en me chuchotant à mon oreille:
- vous savez écrire je suppose? il n’a pas attendu mon acquiescement pour poursuivre:
- alors vous allez rédiger un courrier à votre arrivée indiquant qui vous a recruté sans oublier de préciser quelle chance s’est pour ces femmes… je compte sur vous pour ne pas lésiner sur ce point. Vous en serez récompensé par un post à responsabilités.
Son regard gris bleu attendant mon approbation a produit chez moi un frison d’effroi. Sur un ton malicieux je dis:
- Ainsi vous n’en serez que plus flatté dans votre mission auprès de vos supérieurs et serez plus à même de m’en faire profiter. Son visage repris forme humaine dans ses expressions en affichant un sourire franc de satisfaction.
Je me sentais contrainte de lui mentir ! Je voulais savoir quel allait être le destin de ses femmes probablement exploitées. "Le hasard m’a mise là et fait que je me sens tout aussi responsable que curieuse de savoir ce qu’il en est".
A peine le temps de m’interroger sur ma sécurité qu’on nous a indiqué de prendre l’ascenseur. Confinées dans ce petite espace avec des étrangères je me suis demandée : "Mais dans quoi je m’embarque ? Qu’est ce que je fou là ? Si je disparait qui pourra se douter qu’en ramenant un simple pull je me suis lancée dans un truc pareil ? " L’effet de surprise à stopper net mes inquiétudes naissantes; alors que je m’attendais à un déplacement verticale avec un mouvement lié à l’apesanteur, l’ascenseur s’est déplacé horizontalement! ! Alors qu’avec frayeur j’ai réalisé qu’on était peut être dans une sorte de wagon, je vis que la partie supérieur était toute vitrée ! On prit de la vitesse et soudain un bain de lumière nous a inondé ! Comme sortit d’une montagne, j’ai vu le paysage montagneux de décliner dans toute sa splendeur. Nous étions dans une sorte de funiculaire où j’apercevais au loin une infrastructure que j’imaginais être l’usine en question, un soulagement m’a envahi quand un claquement de porte me réveillé brutalement!
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Interprétation : Si j’étais moins disposée à toujours aider mon prochains peut être que je serais m’épagner de situation comme celle la qui provoque, peurs, emmerdes… J’devrais peut être m’entrainer à être une salope égoïste et friquée qui grade tout pour elle, son fric, son temps… dans un monde qui semble indifférent à ses justes je me dis que…
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Ciné: The search ****
Entre les films à l’affiche déjà vu, ceux destinés aux enfants en cette période et ceux des ados il ne restait pas beaucoup de choix. Emma me dit en plus "il faudrait éviter les films trop violent avec des tirs...parce que le bébé bouge trop et je ne peux pas me concentrer sur le film ! :-) "
Bref The search paraissait parfait et compatible avec son dégré hormonal !
J’avais prévu les clinnex et j’ai bien fait. Même si mon cerveau reptilien ne me dispense le plus souvent des confondre l’image et la réalité et m’évite donc de pleurer la je dois dire qu’il était impossible d’y échapper !
Trois destins dans un monde en guerre : Celui d’un enfant (tout droit sortit d’un dessin animé avec ces grand yeux de toon et sa bouille à corquer) qui voit ses parents se faire exécuter par des militaire russe et par en errance de survie avec un bébé sous le bras… Une représentante de la commission des droits de l’homme qui cherche à donner de l’écho à sa mission alors que le monde entier se fou de ces constats, et un jeune bab' qui pour s’être fait chopper pour un joint se retrouve embrigader par l’armée à défaut d’aller en prison.
Tout le déroulement du film tend à nous mettre en attente de la concomitance d’une rencontre. Bien que la croisée de deux de ses destins soit une évidence extrêmement touchante celle du troisième reste une surprise de fin bien triste.
En sortant nous nous sommes demandé quelles connaissance nous avions de ce conflit et quel age nous avions… A à peine vingt ans, comme tout le reste du monde nous préparions notre premier de l’an si exceptionnel de l’an 2000. La Tchétchénie était pour nous un conflit de l’Est bien lointain; des russes qui cherchaient à maitriser un groupuscule terroriste et pas un pays indépendant qui se faisait spolier et dominer par une puissance plus grande sous couvert de faux prétextes ! Si nous avions qu’est ce que ca aurait changé ? Nous petit peuple nous nous serions indigné et puis quoi?...
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Citation du jour (pas besoin de dédicace!) : Il existe infiniment plus d’hommes qui acceptent la civilisation en hypocrites que d’hommes vraiment et réellement civilisés
Freud