On a pris cette petite habitude de nous offrir chaque Décembre un moment rien qu’à nous, entre amies. Rien ne m’aurait fait manquer ca. Elle est probablement la seule qui à partagé mon présent de ces dix dernière années, dans toute son intimité. Elle est de ces amis si rare qui écoutent, rassurent, consolent sans juger. Elle a à mes yeux la générosité et l’intelligence du coeur qui la rendent admirable. Peu d’entre nous on un tel bagage moral et autant authenticité… j’ai pour elle beaucoup d’amour et de respect.

C’est sur cette charmante petite place d’église que nous nous sommes retrouvées. Le restau est simple mais on aime y venir seules chaque année et entre amis le reste du temps.
Comme toujours on a fait nos pipelettes, bu un peu de vin italien… ^^ Sans même le verbaliser nous avons naturellement balayer ce qui a été le changement majeur de chacune de nos vies cette année : notre changement de profession. Je lui fis alors constater que l’année dernière elle m’annonçait son diagnostique d’épilepsie ! En sortant du CHU elle fut prise d’une crise convulsive violente. Tombée sur le trottoir en marbre elle avait évité l’arrivée du tram mais le bilan fut lourd : 72hr en sommeil forcé, fracture du crane en frontal, enfoncement orbital… Les jours qui ont suivit furent particulièrement anxiogène...d’autant plus que son déménagement dans sa nouvelle maison se fit sans elle. Ce n’est qu’à son retour d’hospitalisation qu’elle a découvert des lieux habités. Dépossédée de cette transition elle due s’adapter, gérer son arrêt, les examens...
Quel mauvais souvenir ! Un an après elle m’annonçait sa première réduction de traitement :) Je lui ai alors demandé:
- En as tu profité pour questionner le doc sur une possibilité de grossesse? ! (j’ai l’impression que je ne parle plus que de ca avec mes amis (es), qu’absolument tout le monde est concerné!!). Comme Ju commencait à t’y préparer quelques semaines avant ton accident l’année dernière, j’imagine qu’il attend à nouveau une fenêtre où ce sera possible?
On prit le temps de développer le sujet, de parler de ses souhaits… Il semble que pour elle comme pour moi 2015 s’annonce propice pour la réalisation de ce projet , d’autant plus maintenant que nous avons accommodé toutes deux nos professions pour que ce soit possible. :) Les conditions sont maintenant idéales : on peut travailler et préserver notre indépendance tout en faisant en sorte que nos disponibilités n’imposent pas à notre enfant d’être éduqué par des étrangers en étant constamment en garde.

Le repas terminé elle m’invita pour le café. Quand je me suis appuyée sur le bar elle me retira un document qui trannait tout près et me dit : ce sont les analyses de J. J’dois t’avouer que je suis inquiète, sa dopamine est à… on a spéculé sur les options de cette défaillance et elle me dit : "il a toujours eu ce soucis de thyroide… ce à quoi je dis spontanément en souriant :
- décidément il en a des points communs avec J, même prénom, même soucis de santé, même profile physique, même gestuelle, même corps de métier...
Elle me stoppa et me dit gentiment :
- Mais le mien n’est pas un salaud ! En tout cas j’espère qu’il ne me ferait pas endurer le dixième de ce qu’il vous a fait subir, à toi comme à elle ! C’est ce qui fait que j’ai aucun doutes pour avoir un enfant avec lui
Rassurante j’ai confirmé : hoo j’en suis sûre ^^
- Ca me fait penser à notre première soirée dans ce restau... Elle n’eut pas besoin de préciser pour que je me rappelle m’être effondré en sortant du restau ! Ca m’avait fait froid dans le dos, toi qui est si forte, je ne t’avais jamais vu comme ca… C’était notre premier gros clache… Il nous savait fallu trois mois ensuite pour qu’il est de nouveau le courage de la relation… Le sujet étant commencé elle en profita pour affirmer:
- Heureusement qu’il ne fait plus partie de ta vie. Ce type d’homme ne sont que des parasites. T’es t il arrivé d’avoir des nouvelles?
J’ai alors réalisé que je n’avais parlé de tout ca à personne de mon entourage "IRL" de toute l’année sauf à travers les lignes que je déposent ici ! Mon journal est mon seul défouloir à son sujet, donc il n’existe plus que virtuellement, ce qui limite considérablement son impact réel.
Alors je lui fis un bilan très concis de cette année:
- En réalité il est toujours présent de part la traque qu’il mène. Toute l’année il n’a cessé d’être opposant et virulent, manifestant une colère qu’il semble encore avoir du mal à gérer et dont il est le seul à connaitre les raisons. Je n’ai plus que de la compassion pour lui.
- Pourquoi ne te contentes tu pas de l’ignorer et de le fuir? ! Ce mec n’est qu’un prédateur qui ne peut que se contenter de soumettre ses proies! !
- Parce qu’il détient jalousement tout ce qu’on a créé mais surtout parce qu’il s’approprie et conserve mon intimité, mon journal.
Elle conclue par une évidence:
- Tu sais mieux que personne ce qui se joue : c’est un jeu de pouvoir pour lui, juste un divertissement sadique dont il se régale que tu fasses les frais!
- Oui je sais... Parlons d’autre chose tu veux ? Comment compter vous procèder au tubage de cette cheminée?....
Je ne voulais gaché cette belle soirée ni la ponctuer avec cette triste évocation. On a prolongé le moment, la discution, les rires… Chaque année les ans me paraissent plus courts, je me demande bien ce qu’on aura à bilanter l’année prochaine à cette même période... ? Je ne lui ai pas parlé de ce projet tout juste commencé, peut être que je lui offrais dans quelques mois...
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♪♫♪ ♪♫♪ Selah Sue "Alone" ♪♫♪ ♪♫♪
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Exam' passés ce matin : tout est ok \o/
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Citation du jour : Vous pouvez arracher l’homme du pays mais vous ne pouvez pas arracher le pays du coeur de l’homme.
De John Dos Passos
dans : "Bilan d’une nation" (1944), IX
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Série du moment : peaky blinders ****
Elle mérite vraiment ses 4 étoiles. L’époque, l’agencement, le jeu et l’évolution des personnages… je me suis régalée en plus de travailler mon oreille en anglais.