Custo diariste

Vivre...

Vivre. Vivre pleinement et se laisser vivre. J’ai l’impression que pour la première fois de ma vie je le fais pleinement, en goutant tout les bonheurs de la vie. Pas un jour ne passe depuis des mois sans que je ne me rappelle la chance que j’ai.
Bibi est au près de moi, endormi dans son transat. Après s’être frotté les yeux et avoir longuement baillé je l’ai invité par un langage des signes et quelques mots simples, tout juste conditionnés, à s’endormir. Elle a la chance de pouvoir manger quand elle a faim (bien qu’un rythme lui soit proposé aux heures régulières), de dormir quand elle a sommeil et pas quand on lui impose la sieste, de jouer dans son parc et de pouvoir manifester son impatience à en sortir… Je suis là pour elle, (dans le respect de ma personne et de mes envies aussi, il n’est pas question de trop m’oublier à son profit), et ca me rend incroyablement heureuse. Quelle chance, pour elle comme pour moi de nous vivre en respectant notre intégrité, ses désirs de vie...et surtout de les partager. Je détesterai ramasser les miettes de notre relation en fin de journée en me donnant l’illusion d’un rôle parental accompli...laissant à d’autres son éducation…

Hier alors que je mangeais avec Amia à la pause formation, je lui ai posé quelques questions sur son ancien métier de directrice de crèche. J’étais bien curieuse de la connaître d’avantage et de mieux comprendre son cheminement, son choix pour cette formation. Rapidement ses motifs de réorientation ont révélé de nombreuses observations de maltraitance qu’elle n’a pas pu cautionner et supporter. J’écoutais avec compassion et constatais tristement que c’est le cas avec tous publics vulnérables, que ce soient les enfants, les personnes âgées, en situation de handicaps… quelle tristesse.

Après un moment je lui dis avec sympathie "tu sais que je suis justement en train de m’inscrire dans des crèches pour ma petite de six mois?!" Estomaquée elle me dit "ho je ne peux que te conseiller les crèches publiques alors ! Les privées font des économies sur tout, vraiment tout ! Dans certaines d’entre elles où j’ai été formé, on mixait parfois trois féculents pour les purées histoire de pas perdre les restes ! Les régimes alimentaires n’étaient pas respectés. On mettait des changes de marques juste avant que les parents arrivent pour cacher le fait qu’on leur mettait des sous marques économiques dans la journée. Pire encore, parfois on prétextait que l’enfant était malade pour alléger les effectifs, ou on laissait un enfant éveillé à pleurer dans son lit parce que c’était la pause ou une réunion pour organiser les précieux congés ! Et je ne te parle pas des messages standards écrit pour les parents par des personnes qui n’ont même pas pris en charge l’enfant!..."

Ha j’ai déjà si peu envie de la laisser...mais d’un autre côté je dois penser à son besoin de socialisation qui se fait plus intense maintenant.
Depuis peu on a commencé une formation "massage bébé" dispensée par une amie kiné. C’est l’occasion pour elle de voir d’autres bébés, d’autres personnes… et heureusement la famille est très grandes...
Depuis peu on commence à penser à sa scolarité ! Hé oui ca parait tôt mais nous avons un projet de bilinguisme scolaire (déjà amorcé puisque depuis sa naissance elle entend parler deux langues) qu’il va nous falloir anticiper en choisissant sous peu un nouveau lieu de vie qui soit compatible avec ces trois facteurs : son école, le lieu de travail d’MPL et mon lieu de formation pour les prochaines années.

Ca laisse peu de place pour choisir le cadre de vie le plus "beau". On sait déjà que dans cette optique on s’éloignera des parents d’MPL dont on est très proche. Reste à savoir de combien de temps sera l’éloignement?... La contrainte majeure à considérer est que le bail ici est de trois ans ! Et qu’il n’est pas possible de quitter par anticipation sans trouver un remplaçant ! Sans quoi on est redevable des loyers perdus ou de toute la caution!
Je dois dire que j’ai hâte de bouger ! La ville ici est superbe comparativement au reste du pays mais on y a que nos habitudes de consommation, rien de particulièrement apprécié dans les alentours… donc rien qui nous retient. On a décidé cependant d’y passer un an de plus, le temps de stabiliser la situation d’MPL. Partir plus tôt serait risqué. On est ici au cœur de tout et donc de tous les possibles professionnellement… ca nous laisse un peu de temps pour penser à tout ca… et prospecter…

En attendant Noêl se profile… les premiers examens précéderont cet période où on retournera chez moi, dans cette ville que j’aime tant. Il faudra choisir et faire des regroupement pour voir tout le monde… Ca me fait bien plaisir d’aller nous ressourcer là-bas…

Ha parfois avec un peu de recule je me dis que quand je serai vieille je me souviendrais surement de cette période comme une des plus belle tant je me sens comblée…