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C’est étrange de vivre une sorte de déni d’évidence lors des derniers jours de grossesse. La réflexion nous impose la logique de l’inéluctable : il faudra bien qu’il sorte ! Et d’un autre côté on est tellement englué dans cet état qu’on a l’impression que ca ne va jamais finir!
Après l’accouchement je me suis retrouvé au milieu de la nuit dans une chambre et un service de soin post op. On m’a bombardé d’information médicales auquel j’ai coupé court "vous étiez là à mon arrivée?" La sage femme acquiesce un peu surprise de cet interruption. "Alors raconter svp" Face à sa perplexité j’ai ajouté " dans les 72h qui arrivent je vais avoir besoin de reconstituer ce qui s’est passé, de croiser les données, de formuler mes ressentis, d’être entendu et surtout de comprendre. Tout ca pour éviter un traumatisme et entrer rapidement sur le chemin de la résilience. Je veux être sereine et disponible pour rencontrer mon bébé". Elle a pris le temps de me raconter l’intervention de son point de vu et à spécifier qu’elle demanderai la gyné qui a fait l’intervention de venir me voir".
Après son départ j’ai constaté que j’étais ficelée de partout à mon lit ! Un sentiment de privation de liberté s’est imposé désagréablement. Sondée, perfusée, drainée!...Je me sentais vide, vide de lui, vide de tout...J’ai demandé à voir mon bébé et pour se faire on m’a transféré à la maternité. MPL est apparu dans le couloir comme le messie ! J’étais si émue de le voir.
Puis mon Lili est arrivé, coiffé d’électrodes et burlesque en étant éméché d’un nez de boxer ! Il était si beau, si petit, si courageux d’avoir endurer tout ce forcing imposé par mon corps alors qu’il était coincé là, en train de se déformer le crâne sous les poussées… imaginer les minutes de souffrance de mon bébé m’a transpercé le coeur et me fait encore pleurer.
Les sourirs d’MPL et ses mots rassurants sur la finalité m’ont apaisé. On était mal en point mais on était en vie ! Epuisés tous deux on a confié Lili à la néonat le temps de réaliser ses analyses et finir ses examens. La pédiatre à été très rassurante. Mon choix extrême pour la césarienne s’est fait en un éclair et pas de facon anodine. Depuis vingt je travail dans le secteur du handicap, avec des adultes, des ados, des enfants, des bébés… je dirai à la louche q’un tiers des dossiers évoquants les causes de handicap son lié à ce moment de transition qu’est l’accouchement. Bien souvent l’ignorance des diagnostiques finissent par l’imposition de mots comme "anoxie néonatale"... Intuitivement je savais, je ressentais en corps que ca ne passerait pas. De ce fait mon sacrifice m’est apparu bien secondaire pour sauver mon bébé.
La césarienne est aujourd’hui banalisée tant elle est pratiquée et pourtant, il s’agit bien d’une éventration ! Une ouverture cutanée, des facias, de la couche musculaire et de l’utérus ! Le tout réagrafé. Et pourtant l’arrivée de bébé nécéssite qu’on s’en occupe alors même qu’on est incapable de se mobiliser seule dans son lit ! Cette situation créer les premières heures un fort sentiment d’impuissance. Heureusement on a se cordon de secours qui nous relie au personnel.
A mon réveil ca été le grand défilé dès 6h du mat !
La gyné est venu me parler de l’intervention avant de quitter sa garde. Ses mots m’ont permi de comprendre pourquoi on m’avait imposé tout ca avant de m’endormir : la mère recoie l’anesthésie générale qu’à la dernière minute car ils lancent de suite le chrono pour sortir bébé avant qu’il ne soit atteint par le produit. Elle m’a expliqué sa position dans le bassin, sa venue "en front" qui l’a acculé au moment où il aurait pu sortir.
Puis les sage sont passées, la secrétaire, la dame pour le carnet de santé, la pédiatre...je me foutais de tout ca, je voulais juste mon bébé ! A chaque passage je les pressai en ce sens. mpl a pressé le personnel pour qu’ils me l’amènent plus tôt. il a dormi 2h parce qu’on l’avait gavé avec un biberon malgré nos consignes de le nourrir qu’à la seringue ou à la cup ! Ce fait m' à imposé de tirer mon tirer mon lait pour le rejoindre au plus vite sur ses besoins en quantité.
Dès le lendemain on vous demande un levé au fauteuil avec tout votre barda ! Alors même que vous avez l’impression que sans tenir votre ventre flasque, vos viscères vont se percé le seul obstacle cutané restant ! Le mystère reste entier sur ce qu’il reste de votre ceinture abdominale!
Le sur lendemain on commence à vous débrancher, l’hyper vigilance, le manque de sommeil, les douleurs de toute part provoque un peu plus déguisement. Il faut bien se rendre compte de l’ensemble des dégâts : une éventration, des agrafes qui tirailles, une plaie de dix centimètre en interne dûe au détachement placentaire, des appuis fessiers dérangeant, un mal de gorge du à l’intubation, la privation de sommeil après des jours intenses de travail et post opératoire, un bouleversement hormonal, une sur sollicitation hospitalière nycthémérale, un bébé affamé et enfin des seins glorieusement congestionnés par des montées de lait tant désirées !
Quand on m' a retiré la sonde les wc à 4mètres me paraissaient à l’autre bout du monde ! Je rêvais d’une douche, d' un shampoing mais ca me semblait impossible. Encore une fois on subit la brutalité du rétablissement imposé!
A J3 ma sortie était programmée alors que je tenai à peine debout ! Aller jusqu’à parking en me tenant le ventre à été un effort épuisant pour la journée. On a recupéré les filles restées chez papy et mamy qui ont fait de leur mieux pour s 'occuper d 'elles. Malgré mon état ils ne m’ont pas épargné des questions survenues pendant le séjour : "pourquoi tu veux pas qu’elle face de la danse classique?" Pourquoi pas de Mac Do ? C’est pourtant pratique avec les jeux..."
Et toujours avec une petite ingérence j’ai appris sur le chemin du retour que la dissuasion du quatrième avait été évoqué avec mpl en mon absence !
Une fois à la maison, dans notre cocon j 'ai scruté chacun d 'eux et un fort sentiment de complétude m’a animé ! On était au complet, notre famille, ma tribu ! j’étais émue aux larmes !
Le 4ème trimestre à commencé…