Custo diariste

tic tac...

Nous attendons encore notre plus gros cadeau de Noël. Bibi l’a dessiné sur son calendrier et si son petit frère est en retard où qu’il joue les prolongations comme elle, elle risque d’être décue !
Ici les cours ont cessés il y a déjà deux semaines et je m’en suis réjouis parce que mes mains ne passaient plus sous le volant ! Les travaux se font donc à distance. C’est aussi la période des bilans compta, des corrections d’examens de mes élèves...J’espère avoir le temps de boucler tout ca ces jours ci. En attendant on est dans une bulle (la plus stérile possible vue les circonstances!), on profite du cocon familiale pour favoriser le bien être, la détente...tout ce qui sera favorable à la production d’ocytocine bénéfique pour l’accouchement.

Je me demande si je me souviendrai de ce contexte si spécial qui entour sa naissance. A ce jour on ne sait pas encore où l’accouchement aura lieu ! Les sage-femmes nous conseillent de soit rester à la maison soit venir jusqu’à la maison de naissance mais en étant sûre de pouvoir y arriver car la pire des situations serait que bébé arrive sur le trajet. Sa température corporelle doit être préservée quoi qu’il arrive… Est ce que je me souviendrai qu’à ce stade je ne tiens pas debout une journée entière, que les acidités gastriques me pourrissent la vie, que mon estomac est limité et indétectable tellement bébé prend de place, que les nuits sont déjà découpées...que la maladie de MPL est encore bien présente et que le contexte psychologique et notre sérénité en sont perturbés.

Ma seule inquiétude concerne les filles et le fait de les confier. Entre le covid, le temps de trajet de 50 minutes, le moment des fêtes où les amis sont absents...ce n’est pas simple de concilier la potentiel rapidité de son arrivée et l’occupation des filles pour que MPL soit soutenant et bien présent. C’est indispensable pour compenser le sentiment de vulnérabilité extrême de ce moment la.

Mes beaux parents sont théoriquement présent pour "compenser la pénibilité" potentielle et éventuellement accueillir les filles (en dehors des heures de travail, de prises de somnifères...donc quelques heures par jours!) et c’est une vraie déception. Si ils s’étaient interessés à la démarche et qu’ils étaient en mesure de sortir des conventions (se rendre dispo pour le projet plutôt que de consommer en cette période qui n’appelle qu’à ca...) alors jour et nuit ils pourraient être là dans les premières minutes de vie de leur petit fils ! Simplement parce que cette maison d’accueil est faite pour ca. La famille au sens large y a sa place, au salon pour s’y détendre et se relayer, en cuisine pour se restaurer, au jardin… J’espère qu’en tant que grand parent je serai aussi heureuse et investi que pour mes propres enfants.

Quand Bibi me dit "tu partageras ta maison maman ? Tu t’occuperas aussi de mes enfants avec moi?....Tu seras pas encore squelette quand je serai grande hein?!" j’ai le coeur qui se gonfle d’espoir sur le fait que j’aurai une place dans leur vie...à chacun sa perception du monde et surtout sa définition de ses priorités ! C’est une petite morale pour moi : le mieux est encore de ne rien attendre des autres pour s’épargner toute déception…

J’ai vraiment hâte de le voir.
Etrangement les perspectives de projections d’un enfant à l’autre sont vraiment différentes, que ce soit pendant la grossesse tout comme dans l’idée qu’on peut se faire des mois et des années à venir. Ici Il vient se greffer à une réalité familiale déjà bien construite. Pour Bibi tout était une découverte, pour ma JJ tout était comparaison et confirmation et pour mon Lili se sera encore bien différent. On sait où on va, ce qui nous attend, on se laisse vivre et on s’appuie avec conviction sur l’expérience déjà acquise…