A la relecture de mon dernier écrit je mesure l'ironie de la situation. Je m'explique. Depuis Avril bien des choses ont eu lieu. J'ai terminé, non sans mal, ma formation et obtenu mon diplôme de prof. Bien que je sois inscrite sur les listes officielles et qu'il y a pénurie de prof partout, je ne m'attends pas à me voir attribuer une place dans ce système où je ne rentrerai dans les cases que pour boucher les trous et me vivre en insécurité permanente pour préserver un emploi sous payé.
Le mois suivant, en pleine période propice à sauver les désespérés de fin d'année qui ne (...)
A l'abris dans son cabriolet F s'arrête au feu et regarde par la fenêtre. Au coin de la rue elle observe une femme, modestement vêtue qui tente de monter avec sa poussette dans le bus. Contrariée d'aller bosser F crispe le volant. La compassion s'impose malgré elle,"ca doit pas être simple tous les jours de ne pas avoir de voiture...". Tout un coup une pensée fugace l'interpele et fait trace,"en tous cas elle doit aller où elle veut...contrairement à moi...et si c'était ca le bonheur? Etre libre de faire ce qu'on veut?"
Deux heures avant le récit de cette pensée anecdotique (...)
Baigné d'une douce lumière, les détails de son visage m'apparaissaient sous de tendres perspectives. Deux bougies témoignaient timidement de ses trente ans. Toute attendrie par l'instant si attendu, je visais chaque seconde intensément. Quel privilège d'être là, à ses côtés, lui que j'aime démesurément.
Enivrée de bonheur, un clignement d'yeux m'a ramené à la réalité de ma chambre. Toute cotonneuse et encore délicieusement engluée dans cette scène si douce, je suis restée pelotonnée sous ma couette, laissant les images s'émietter à chaque remémoration.
Les (...)
Nous sommes à la veille du départ. Les vacances d'été sont un point d'arrêt, une imposition de recule sur ces derniers mois. Le 1er Juillet 2022 je dégottais le boulot rêvé. Convoité secrètement depuis un an lors d'une visite de démarchage. J'avais appris par hasard le départ de la YM. Le stress de la reprise post congé mat' m'avais fait fantasmer cette place à 7km de chez moi, dans mon secteur fétiche d'activité... Lors de l'entretien tout s'est déroulé comme prévu, tout comme mes premiers pas dans l'équipe...Quand six mois plus tard, je suis entrée dans cette phase (...)
Depuis deux semaines il ne se passe pas un jour sans que je n'entende parler d'elle. Elle est dans la notre depuis bien plus longtemps que ca. Elle s'y est invitée avec facilité et y est restée comme une évidence de nécessité. Quel progrès! Elle n'a de limites que l'imagination de nos formulations de prompts. Et comme l'homme supporte difficilement ce qui le dépasse, ce qui le rend plus petit, ce qui le place dans un rapport de force inversé, ce qui risque d'amenuir son pouvoir ou d'en faire émerger des porteurs insoupçonnés, il préfère l'interdire sous prétexte de préserver (...)
Quand on vit un coup dure, les mots de réconfort des proches qui reviennent le plus souvent sont "mais tu vas rebondir, t'es forte". Epuisée par un an de parentalité intensive, une indépendance professionnelle et un nouveau job salarié, j'en étais moins sûre. Rebondir est une obligation de survie pourrait on se dire. Quelle autre option? Un entre deux angoissant serait justement d'être "nul part", inscrit dans aucun projet ou en attente de quelque chose... tout traduit une transition dans ce fin, tout ce que je déteste!
Mon contrat à pris fin officiellement le dernier jour de (...)
Il assis en face de moi, dans sa posture de fausse modestie. Les jambes croisées, la tête basse, les yeux hauts à la "Diana". Pendant que les membres de la réunion papillonnent frénétiquement avant de se soumettre aux conventions posturales, je l'observe en tentant de cacher mon dédain. Je me demande comment ce grand tétard à lunettes maladroit aux airs d'écolier à pu devenir PDG. Il s'apprête à faire ce qui est si prévisible quand on occupe ce poste pour la première fois: une démonstration d'autorité à travers deux axes, l'aspect monétaire (faut montrer qu'il est un bon (...)
Il assis en face de moi, dans sa posture de fausse modestie. Les jambes croisées, la tête basse, les yeux hauts à la "Diana". Pendant que les membres de la réunion papillonnent frénétiquement avant de se soumettre aux conventions posturales, je l'observe en tentant de cacher mon dédain. Je me demande comment ce grand tétard à lunettes maladroit aux airs d'écolier à pu devenir PDG. Il s'apprête à faire ce qui est si prévisible quand on occupe ce poste pour la première fois: une démonstration d'autorité à travers deux axes; l'aspect monétaire (faut montrer qu'il est un bon (...)
Il y a quelques jours alors que j'étais dans mes pensées sur mon trajet ritualisé qui m'amène à mon travail, je me suis fait surprendre par ce qui m'est apparu comme une vision! Un "bambi" broutait paisiblement sur le bord de la grande voix! Stupéfaite je suis restée quelques minutes engluée dans un sentiment ambivalent d'émerveillement et d'effroi, en me disant que j'étais à la fois privilégiée de ce spectacle (aussi fugace soit-il) et terrifiée de constater qu'à chaque seconde il frôlait la mort d'un pas...et puis j'ai pensé à une amie qui m'a dit un jour que la nature (...)
Voilà, ma rentrée est faite. Cette année c'est une grosse promo. Contrairement aux années précédentes j'y suis allée très sereine. Je connais mon cours par coeur. Je me dis que la formation est professionnalisante même si je la donne à des personnes qui s'accrochent au milieu scolaire en faisant une année de spécialisation post licence parce qu'elles ne se sentent pas prêtes à affronter le terrain.
Cette année, en plus de cette mission convoquée en tant qu'experte, j'ai candidaté auprès d'un organisme public pour dispenser des formations du même type. Ce ne sont que deux (...)
Les deux premiers rdv de ce matin sont annulés et me laissent seule au cabinet. Enfin un peu de temps pour écrire. Depuis la naissance de mon Lili début Janvier le temps passe à la vitesse de l'éclaire. Janvier fut un mois tellement éprouvant...les nuits blanches, la convalescence et l'imposition de mon statut d'entreprise à temps plein m'imputant d'énorme charge sociales en étant en congé mat' m'a complètement plombé! De plus MPL était au plus mal à nouveau après avoir traficotté son traitement...Ca faisait tout juste un an que nous avions emménagé et j'avais la (...)
Emmitouflé dans mon châle rose poudré, il dort, seul pour la première fois depuis des semaines! On a bien essayé le cododo dans un premier temps mais tout comme ses soeurs avant lui, dès que je le posais il m'était ses alarmes en route! J'ai bien cru que j'allais revivre ces mois de pénibilité où je subirait mon enfant tout autant que je saurai apprécier sa présence et sa force vital dans ces actions. J'ai été un vrai zombi pendant quelques semaines en dormant quelques heures (souvent pas plus de deux consécutives), repérant mon seuil de tolérence à 5h. En dessa j'étais (...)
C'est étrange de vivre une sorte de déni d'évidence lors des derniers jours de grossesse. La réflexion nous impose la logique de l'inéluctable: il faudra bien qu'il sorte! Et d'un autre côté on est tellement englué dans cet état qu'on a l'impression que ca ne va jamais finir!
Après l'accouchement je me suis retrouvé au milieu de la nuit dans une chambre et un service de soin post op. On m'a bombardé d'information médicales auquel j'ai coupé court "vous étiez là à mon arrivée?" La sage femme acquiesce un peu surprise de cet interruption. "Alors raconter svp" Face à sa (...)
Des crampes au milieu de la nuit! C'est ce que je redoutais, que le travail s'amorce en nocturne...j 'hésite...je le réveille. "A ce stade de la grossesse ca ne peut être que ca!" On réveille les filles, 3h on arrive à la maison de naissance où Mel nous attend toute endormi sur le canap'. Papy récupère les filles sur le parking. On s'installe dans la chambre et se recouche.
11h les contractions s'intensifient, je me mets dans ma bulle quand elles s'imposent et je laisse passer la vague.
13 h je perds les eaux et je m'attends à ce que tout s'accélère mais seule la douleur monte (...)
Nous attendons encore notre plus gros cadeau de Noël. Bibi l'a dessiné sur son calendrier et si son petit frère est en retard où qu'il joue les prolongations comme elle, elle risque d'être décue!
Ici les cours ont cessés il y a déjà deux semaines et je m'en suis réjouis parce que mes mains ne passaient plus sous le volant! Les travaux se font donc à distance. C'est aussi la période des bilans compta, des corrections d'examens de mes élèves...J'espère avoir le temps de boucler tout ca ces jours ci. En attendant on est dans une bulle (la plus stérile possible vue les (...)
Papa recule avec précaution et je devine à travers la buée de la vitre que tu hurles! La fenêtre s'ouvre : "je t'aime de ton coeur maman! Pour toute la vie!" Enroulée dans mon châle de laine sur le perron mes mains se crispent d'émotion sur mon ventre déjà bien rond. Ces premiers mots d'amour en français maladroit me percutent le coeur. J'ai tellement de chance de vous avoir. A chaque instant vous faites mon bonheur. tous les jours je me délecte de petites anecdotes que je note dans un cahier à votre intention future.
Bibi parle au bébé tous les soirs à travers "le micro du (...)
...vers une nouvelle aventure. Dans trois mois il sera là. L'état de grossesse est peu enviable à mes yeux depuis toujours. La première fois il revêtait le manteau de la nouveauté, était tapissé de curiosité, de sensations nouvelles, d'appréhensions...la seconde fois fut celle de la confirmation et de la différentiation. Désormais je me sens engluée dans une impatience et un sas hors du temps! Je commence à subir les transformations corporelles et un début d'invalidité dû à la fatigue, à la réduction de ma mobilité...alors que je ne suis qu'au commencement du dernier (...)
C'était un matin câlin...un matin de retrouvailles après des épreuves répétées de séparation. L'hospitalisation ne nous a pas épargné émotionnellement...
La sonnerie du réveil a écourté une tendresse étirée.
- Tu sais parfois je pense au fait qu'on aurait pu avoir un troisième...j'y pense puis je me dis que peut être...
Devant son hésitation et sa confusion je ponctue sa phrase:
- ...peut être que tu pourrais t'accrocher à cette idée!?
Il s'immobilise. Son air interrogateur précède son questionnement:
- ha bon! pourquoi?
- Parce qu'il est déjà là!
Son expression (...)
Dix ans que j'écris ici!! Quelle surprise de remonter à mes premières traces écrites et de faire ce constat alors que j'avance ici sans me retourner. Aussi longtemps que je me souvienne, écrire a toujours été un exutoire, une prise de recule spontanée, un soupçon de micro nostalgie sur ce qui s'écrit au fur et à mesure des lignes. Une fine empreinte de temps animée d'un élan vital qui se perd et s'évapore dans les méandre du web...
Ma première intention en venant ici était d'y perdre des pensées secrètes tout en creusant un sillon de vie. Un drôle de paradoxe! (...)
Dernièrement tout à basculé. Du jour au lendemain j'ai du porter seule tout ce que nous avions mis en place en sachant que nous serions toujours deux à se le partager. C'était sans compter les surprises impromptues de la vie. Ces dernières semaines on aurait presque pu penser que c'était Noel tant on a du ouvrir de boites! Certaines ont révélées quelques diablotins, d'autres contenaient de grandes émotions...
On peut tous s'imaginer un corps qui défaille, un lot de symptômes biologiques. On est tous en mesure de recevoir des résultats d'analyses et de se laisser percuter par (...)